INNOVER POUR MIEUX CONNECTER L’AFRIQUE ET LE MONDE
Dans le cadre de la 131e assemblée générale de l’Association internationale de transporteurs aériens francophones (ATAF), Madame Rigail, directrice générale d’Air France, évoque les attentes stratégiques de la compagnie pour l’année ainsi que son engagement fort envers le marché gabonais. En matière de partenariats, d’innovation et de transition énergétique, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de partage et de collaboration visant à renforcer les liens entre les acteurs du secteur aérien francophone face à des défis communs. Découvrez la vision d’Air France pour l’avenir du transport aérien au Gabon, en Afrique et au-delà.
Madame Rigail, permettez-nous quelques questions au sujet de l’ATAF. Quelles étaient les attentes d’Air France à l’égard de l’ATAF cette année ?
La 131e assemblée générale de l’Association internationale de transporteurs aériens francophones (ATAF) est, pour Air France, un rendez-vous majeur. C’est une occasion unique de réunir les dirigeants des principaux acteurs du transport aérien en Afrique et dans l’espace francophone pour échanger sur des problématiques communes, mais aussi pour renforcer ou initier de nouveaux partenariats.
Si nous évoluons tous dans des environnements différents, nous faisons tous face à des situations similaires et je suis convaincue que le dialogue et le partage d’expériences permettent à chacun d’avancer plus efficacement. Cette année, nos attentes à l’égard de l’ATAF s’articulaient autour de plusieurs axes essentiels.
D’abord, les enjeux géopolitiques et les risques auxquels sont confrontées toutes les compagnies. Le partage d’informations et d’analyses est crucial dans ce domaine, pour anticiper et réagir au mieux.
Ensuite l’innovation, qui représente également un enjeu majeur, avec l’intégration de l’intelligence artificielle et la transformation digitale. Partager la façon dont d’autres compagnies mettent en œuvre ces avancées peut être une source d’inspiration précieuse et favoriser l’émergence de nouvelles solutions au service de l’expérience client et de l’efficacité opérationnelle.
Enfin, la gestion d’aléas est un sujet sur lequel nous avons tous beaucoup appris ces dernières années. Partager nos procédures et nos enseignements nous permet de confronter nos idées et d’identifier collectivement les meilleures réponses pour mieux dialoguer avec les autorités et informer nos clients, notamment en cas d’irrégularité majeure.
En résumé, Air France attendait de cette assemblée générale de l’ATAF des échanges concrets, un partage d’expériences enrichissant et une dynamique collective qui profitera à l’ensemble de la communauté aérienne francophone.
Quelles stratégies Air France applique-t-elle pour renforcer sa présence sur le marché gabonais ?
Air France entretient une relation historique avec l’Afrique. Nous sommes présents sur le continent depuis notre création en 1933 et considérons l’axe Europe-Afrique comme stratégique. Nous desservons Libreville en direct depuis Paris-Charles de Gaulle et connectons ainsi le Gabon à près de 200 destinations à travers le monde, offrant au pays et à nos clients une connectivité de premier plan. Pour renforcer notre présence, nous misons sur le développement de notre réseau régional à travers un partenariat fort avec la compagnie Afrijet. Depuis mars 2025, nous proposons, en connexion via Libreville, des vols vers Port-Harcourt au Nigéria et d’autres destinations du réseau Afrijet. Ce dispositif permet à nos clients de bénéficier d’un parcours simplifié, avec une réservation unique, un enregistrement du bagage jusqu’à la destination finale et un transit simple et rapide à l’aéroport de Libreville. Ce partenariat stratégique fait de Libreville une véritable plateforme de correspondance en Afrique centrale, visible à l’international. Nous sommes pleinement engagés pour offrir à nos clients gabonais et internationaux une expérience de voyage de qualité, adaptée à leurs attentes.
Bientôt, seuls cinq vols par semaine seront en direct au départ de Libreville. Pourquoi cette décision ? Ces changements répondent-ils aux attentes des clients ?
L’évolution de programme de vols au départ de Libreville pour l’hiver 2025 résulte d’un dialogue constructif avec les autorités gabonaises et d’une attention particulière portée aux attentes de nos clients, pour qui les vols directs sont une priorité.
Nous avons privilégié la solution qui répond le mieux à la fois aux attentes des autorités et à celles de nos clients : proposer cinq vols directs par semaine, garantissant ainsi un trajet plus simple et plus confortable, plutôt que de proposer un vol quotidien, mais avec une escale certains jours.
Par ailleurs, des innovations, des améliorations du service à bord, notamment, sont prévues. Pouvez-vous nous dévoiler quelques secrets ?
Depuis 2018, Air France a engagé une stratégie ambitieuse de montée en gamme, avec une refonte complète de l’expérience client à chaque étape du voyage. Ainsi, nous investirons un milliard d’euros par an, hors achat d’avions, sur les cinq prochaines années pour offrir à nos clients des produits aux meilleurs standards du marché et renforcer notre positionnement premium.
Concrètement, plusieurs innovations majeures ont vu le jour cette année. Tout d’abord, nous sommes très heureux de proposer progressivement le wifi très haut débit 100 % gratuit à bord de nos avions, dans toutes les classes et sur l’ensemble du réseau, y compris la flotte régionale. Air France est la première grande compagnie européenne à offrir ce service qui sera disponible sur 30 % de notre flotte d’ici la fin de l’année et sur tous nos appareils fin 2026.
Afin de continuer d’enrichir l’expérience à bord dans toutes nos cabines, Air France a conclu un partenariat exclusif avec Canal+, permettant à nos clients de profiter d’un catalogue de divertissements encore plus vaste sur tous les vols long-courriers. Films, séries et documentaires sont désormais accessibles à l’ensemble des clients, assurant un voyage agréable et varié.
Côté confort, à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, nous poursuivons l’amélioration de l’expérience client avec le réaménagement du salon Air France au terminal 2E, hall K. Nous avons également mis en œuvre un partenariat avec Sofitel pour l’introduction d’un nouveau surmatelas Sofitel MyBed en cabine Business long-courrier. Ce surmatelas est déployé progressivement depuis juillet 2025 sur l’ensemble des vols long-courriers pour garantir un confort optimal à nos clients, de jour comme de nuit.
Par ailleurs, pour simplifier les correspondances courtes à Paris-Charles de Gaulle, nous avons lancé le « short connection pass », développé en partenariat avec le groupe ADP dans le cadre du projet Connect France. Ce dispositif innovant facilite les contrôles et accélère le parcours des clients en transit, réduisant significativement le temps de correspondance et offrant une expérience de voyage plus fluide.
Ces innovations s’inscrivent dans une volonté constante d’adapter notre offre et de proposer une expérience unique en s’appuyant sur la force de notre réseau mondial et la puissance de notre hub à Paris-Charles de Gaulle.
Concernant le programme Flying Blue, là aussi, de nouvelles offres et des avantages pour les membres sont annoncés. Quels sont-ils ? Comment Air France adapte-t-elle son programme de fidélité aux besoins changeants de ses clients ?
Le programme de fidélité Flying Blue occupe une place centrale dans la relation que nous entretenons avec nos clients africains, notamment au Gabon où près de 70 % des voyageurs sont membres du programme (l’un des taux d’adhésion les plus remarquables sur l’ensemble de l’Afrique, signe fort de l’engagement de nos clients vis-à-vis de ce programme).
En 2025, Flying Blue fête son 20e anniversaire. Le programme évolue constamment pour offrir à ses membres davantage de souplesse et de services adaptés à leurs besoins. Au fil des années, nous avons développé un vaste réseau de plus de 100 partenaires, ce qui permet aux adhérents d’accumuler des miles non seulement lors de leurs voyages sur nos lignes, mais également dans leur vie quotidienne : nuits d’hôtel, locations de voiture, trajets Uber, réservations sur Booking.com ou encore achats via les cartes cobrandées Air France/American Express. Nos clients peuvent par la suite utiliser leurs miles pour acheter des billets d’avion, des surclassements, des bons d’achat pour des billets de train avec la SNCF ou encore pour financer l’achat de carburant d’aviation durable (SAF). Enfin, ils peuvent également faire don de leurs miles à des associations comme Aviation sans frontières ou l’Unicef.
Avec plus de 30 millions d’adhérents à l’international, Flying Blue s’impose comme une référence parmi les programmes de fidélité des compagnies aériennes. Cette année encore, il a été désigné meilleur programme de fidélité au monde par Point.me, pour la seconde année consécutive, sur la base des avis d’utilisateurs parmi 59 programmes évalués.
Nous continuerons à enrichir le programme et à proposer de nouveaux avantages afin de toujours mieux répondre aux attentes de nos membres partout dans le monde.
Quel est le rôle d’Air France dans la transition énergétique ?
Le secteur aérien représente aujourd’hui 2 à 3 % des émissions mondiales de CO2. Air France est pleinement engagée dans la décarbonation du secteur et nous avons fait de la réduction de nos émissions une priorité stratégique. Nous mobilisons l’ensemble de nos ressources pour y parvenir et travaillons main dans la main avec l’ensemble des parties prenantes : constructeurs d’avions, motoristes, énergéticiens. Concrètement, nous activons simultanément plusieurs leviers. Le premier est l’incorporation de carburants d’aviation durable (SAF – Sustainable Aviation Fuel). Les SAF sélectionnés par Air France-KLM permettent de réduire d’au moins 65 % les émissions de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie par rapport au carburant fossile classique. Sur la période 2022-2024, le groupe Air France-KLM s’est d’ailleurs positionné comme premier utilisateur mondial de SAF et nous occupons aujourd’hui la 2e place au niveau international.
En parallèle, nous mettons en œuvre des mesures opérationnelles ambitieuses pour optimiser chaque vol et limiter nos émissions. L’écopilotage, avec des pratiques telles que la descente continue, le roulage à moteur unique ou l’optimisation des trajectoires, permet de réduire les émissions de CO2 de 4 à 5 % en moyenne. Le développement de l’intermodalité, qui permet de combiner l’avion à des modes de transport bas carbone comme le train et l’avion, s’inscrit également pleinement dans cette démarche. À ce titre, le service « Train+Air » développé en partenariat avec la SNCF a été élargi à 41 itinéraires et 22 gares en France désormais reliées aux aéroports parisiens. Enfin, nous poursuivons un programme d’investissement inédit de renouvellement de notre flotte, ce qui reste aujourd’hui le principal levier d’action immédiate pour réduire les émissions de CO2 et les nuisances sonores. Chaque année, nous consacrons un milliard d’euros à l’acquisition d’appareils de dernière génération permettant de diminuer en moyenne de 25 % les émissions de CO2. La part des avions de nouvelle génération dans la flotte du groupe Air France-KLM est passée de 7 % en 2019 à 32 % aujourd’hui. L’ambition du groupe est d’atteindre 80 % d’avions de dernière génération d’ici 2030, un objectif ambitieux qui illustre notre engagement à réduire au plus vite l’empreinte de nos activités.

