SANGEL BOUSCULE LES CODES

Chaque année, une commémoration des droits de la femme gabonaise est célébrée le 17 avril. Les Échos de l’Éco ont proposé une interview croisée à des femmes gabonaises exerçant des métiers bien différents et atypiques dans les sociétés SANgel, Sobraga et AGL (ex-Bolloré) 

EE : Mesdames, depuis quelle année travaillez-vous pour l’enseigne SANgel. Quel est votre parcours ? À quelle date avez- vous été nommée gérante de magasin ? 

Joelle Mavoungou (SANgel Bessieux) : Je travaille pour l’enseigne SANgel depuis février 2003. J’ai toujours été gérante. J’ai occupé ce poste dans trois magasins différents : Port Mole, Sorbonne, Okala et depuis 2019 au magasin de Bessieux. En novembre 2022, j’ai pu apporter ma modeste contribution à l’ouverture effective du centre commercial SANgel à Abidjan.

Lucienne Nkal-Bang Zeh (SANgel Bikélé): Je travaille pour SANgel depuis 26 ans. J’ai été embauchée en avril 1997 comme caissière, puis, en 2000, je suis devenue assistante administrative avant d’être nommée gérante en 2018 et jusqu’à présent.

Ghislaine Aunouviet(SANgel Oloumi) : J’ai intégré le groupe SANgel en février 1996 (bientôt 27 ans de maison). J’ai occupé différents postes tels qu’assistante administrative au Port Mole, puis res- ponsable du magasin d’Oloumi à son ouverture, à ce même poste dans le magasin de Bikélé pendant 3 ans tout en supervisant celui de Bikélé. Depuis 2020, je suis nommée gérante de SANgel Oloumi.

Yasmine Kassa(SANgel Okala) : J’ai rejoint l’équipe depuis l’année dernière après avoir passé près de 10 ans au service de la Ceca-Gadis. Grâce à cette expérience dans la grande distribution, j’ai été recrutée directement au poste de responsable magasin chez SANgel.

Roxanne Anys Loumbe Likikouet (SANgel Sorbonne) : Je fais partie des effectifs SANgel depuis 2019. J’ai été embauchée au poste de gérante pour une période d’essai, puis confirmée à ce poste en 2020.

EE : Selon vous, quels sont les critères indispensables pour remplir ce rôle et assumer cette tâche ? 

Joelle Mavoungou (SANgel Bessieux) : Il est nécessaire d’avoir une ouverture d’esprit ; avoir une vision et fédérer son équipe, prendre des décisions, savoir encourager son équipe, être un bon communiquant, savoir déléguer, savoir faire preuve d’humilité, de bienveillance, de confiance et de courage, être à l’écoute ; savoir accompagner les collaborateurs, générer l’enthousiasme et les faire grandir ; savoir assumer et prendre les décisions qu’exige le poste, mais aussi les succès et les échecs.

Lucienne Nkal-Bang Zeh (SANgel Bikélé) : Dans les années antérieures, les critères étaient définis par la direction générale selon les compétences et l’évolution dans l’entreprise. Aujourd’hui, les critères sont revus à la hausse. L’intégrité, le management des équipes et le sens des responsabilités sont les mots-clés.

Ghislaine Aunouviet(SANgel Oloumi) : La fonction de gérante de magasin nécessite avant tout une disponibilité sans faille. Aussi, la rigueur, la vigilance, l’honnêteté, la séduction marketing, la planification des tâches et les objectifs à atteindre. Mais le plus important, c’est le sens du management des équipes.

Yasmine Kassa(SANgel Okala) : Je pense qu’au départ il faut avoir développé des compétences pluridisciplinaires, c’est- à-dire à la fois techniques et managériales, parce que c’est un poste qui comporte de fortes exigences comptables et commerciales, mais aussi en gestion QHSE et RH. Il est indispensable de faire preuve de rigueur, d’engagement et d’ouverture d’esprit.

Roxanne Anys Loumbe Likikouet (SANgel Sorbonne) : L’intégrité, le respect, l’esprit d’équipe, s’adapter à toutes les situations, la pédagogie et un peu de psychologie pour gérer les conflits éventuels entre les membres du personnel.

EE : Combien d’employés vos magasins respectifs comptent- ils ? Quelle est la répartition des genres ? Comment se passe votre collaboration ? 

Joelle Mavoungou (SANgel Bessieux) : 40 personnes et majoritairement des hommes. La collaboration se passe bien, même si parfois certains ne supportent pas l’autorité féminine.

Lucienne Nkal-Bang Zeh (SANgel Bikélé) : 17 hommes et 9 femmes composent mon équipe. Notre collaboration est étroite et assez coopérative.

Ghislaine Aunouviet(SANgel Oloumi) : L’effectif complet du magasin SANgel Oloumi est de 44 personnes : 29 hommes et 15 femmes, dont moi-même. Concernant la collaboration avec les équipes, elle se passe plutôt bien et est essentiellement axée sur l’écoute, l’analyse et la prise de décision.

Yasmine Kassa(SANgel Okala) : J’ai sous ma responsabilité une trentaine de personnes dont 2/3 de la gent masculine. Tout se passe super bien. En fait, j’ai toujours managé des équipes majoritairement masculines et n’ai jamais rencontré de problème particulier.

Roxanne Anys Loumbe Likikouet (SANgel Sorbonne) : Je gère un effectif de 27 agents dans mon magasin, majoritairement du genre masculin. La collaboration se passe très bien dans la mesure où SANgel valorise la femme et lui a toujours donné des postes à responsabilité. Ce n’est donc pas nouveau dans cette société.

EE : Suivez-vous des formations professionnelles ? Si oui, lesquelles ? Comment qualifiez-vous vos relations avec la direction de SANgel ? 

Joelle Mavoungou (SANgel Bessieux) : Oui, nous avons suivi une formation en management. Les relations avec la direction générale se passent bien, elle est à l’écoute.

Lucienne Nkal-Bang Zeh (SANgel Bikélé) : Oui, j’ai suivi une formation professionnelle (2022) sur « Le management au quotidien » avec le cabinet BK Consulting. J’entretiens une relation de franche coopération avec la direction.

Ghislaine Aunouviet(SANgel Oloumi) : Oui, nous suivons régulièrement des formations professionnelles internes et externes, et nous remercions la direction pour l’initiative, car nous cela nous permet d’actualiser nos connaissances et d’être plus performantes. Pour ma part, la relation que j’entretiens avec ma hiérarchie est purement constructive et professionnelle, car la bonne qualité des relations entre collaborateurs a un impact puissant sur la réussite. La communication, l’écoute et l’application sont au beau fixe.

Yasmine Kassa(SANgel Okala) : Depuis mon arrivée, j’ai pu participer à une formation de renforcement de nos capacités managériales que j’ai trouvée très enrichissante. Pour moi qui suis la dernière à avoir rejoint l’équipe à ce jour, je peux dire que les relations avec la direction de SANgel sont très bien organisées. Nous avons des interlocuteurs privilégiés pour nous accompagner dans notre quotidien. Nous ne nous sentons pas seules dans ce défi. C’est à la fois rassurant et encourageant.

Roxanne Anys Loumbe Likikouet (SANgel Sorbonne) : Nous avons suivi une formation avec BK Consulting le 22 et 23 septembre 2022 dans le cadre de l’amélioration et du renforcement du système de management. D’autres formations ont été demandées, aussi bien pour nous les gérantes que pour nos managers et nos agents exécutants. La direction de SANgel reste à l’écoute des besoins et accompagne du mieux qu’elle peut les managers et les membres du personnel dans leurs plans de carrière.

EE : Vous occupez toutes les cinq un poste de gérante, un poste à très haute responsabilité. Comment organisez-vous vos différentes vies : professionnelle, parentale, d’épouse, de responsable de magasin ?

Joelle Mavoungou (SANgel Bessieux) : Je parviens à aménager mon emploi du temps avec mes jours de repos et ne pas faire de mes responsabilités l’épicentre de ma vie. Je fais également du manage- ment connecté avec l’équipe (sur WhatsApp ou google meet).

Lucienne Nkal-Bang Zeh (SANgel Bikélé) : C’est une question de planification, chaque activité a son temps.

Ghislaine Aunouviet(SANgel Oloumi) : Ce qui est sûr, c’est que concilier vie professionnelle et vie personnelle dans tous leurs aspects n’est pas chose facile. Mais il faut trouver la force de pouvoir y arriver, avec un esprit d’ouverture et de la volonté.

Yasmine Kassa(SANgel Okala) : Pour ma part j’ai trouvé assez rapidement un équilibre entre mes responsabilités professionnelles et ma vie privée. Ce que je retiens et que j’apprécie chez SANgel, c’est l’esprit très corporate et la solidarité qui règnent entre les gérantes. Celles qui ont le plus d’expérience ont la patience du partage et les moins anciennes, dont je fais partie, savent faire preuve d’écoute pour continuer d’engranger de l’expérience.

Roxanne Anys Loumbe Likikouet (SANgel Sorbonne) : Il est vrai que le travail de gérante est très prenant, mais nous avons une organisation qui nous permet de concilier le tout. Mes heures de pause, par exemple, sont adaptées aux horaires de fin de cours de mes enfants, avec un jour de repos obligatoire, un système de rotation du week-end et un planning en semaine réparti entre deux équipes qui permettent à mon staff et à moi-même de disposer de suffisamment de temps à consacrer à nous-mêmes et à nos familles