LES FRUITS DE L’ENTREPRENARIAT

Portrait & parcours Yoan Mabika

Né le 9 avril 1984 à Libreville, Yoan Mabika est gabonais. Il est marié et père de 5 enfants. En 2004, il décroche son baccalauréat scientifique au lycée Eugène Marcel Amogho de Franceville puis part à l’étranger poursuivre ses études. En 2008, il obtient une licence en réseaux informatiques à la Strayer University, aux États-Unis. Il retourne ensuite au Gabon où il occupe le poste de directeur technique à ZTE Corporation (leader mondial des télécommunications et des technologies de l’information) pendant 7ans. Mais Yoan est un entrepreneur. En 2017, il démissionne et se met à son compte en créant sa première entreprise, « Yametek », spécialisée dans la conception de logiciels informatiques. En septembre 2019, il est victime d’un accident de la circulation. Après avoir fait le constat auprès de la police, il doit faire remorquer son véhicule accidenté. Toutes ses recherches d’un dépanneur sur internet restent vaines. Il n’en faut pas davantage pour qu’en juillet 2020, en pleine pandémie, il crée sa deuxième entreprise et se lance dans le dépannage et remorquage de véhicules, avec Assistance Dépannage Services (ADS).

EE : Monsieur Mabika, alors que vous êtes informaticien, comment, du jour au lendemain, vous lancez-vous dans le dépannage de véhicules ?

C’est l’esprit entrepreneurial qui justifie l’envie de répondre à un besoin. Il était évident qu’une place était à prendre. J’ai étudié le marché, je me suis renseigné sur la faisabilité et sur le camion susceptible d’être adapté.

EE : Comment avez-vous financé ce projet ?

Sur fonds propres, grâce à des disponibilités, des économies générées sur ma Société Yametek que je gère en parallèle.

EE : Quelle est votre marge de progression ?

Nous avons commencé avec un premier camion. L’objectif est d’enrichir notre flotte chaque année. À ce jour, le pari est respecté : 3 ans d’existence, 3 camions en fonction. Au regard de cette évolution et après une rapide étude du marché, nous prévoyons de nous implanter à l’intérieur du pays, à Port-Gentil et à Franceville, d’ici l’année prochaine.

EE : Continuez-vous à vous autofinancer ?

Oui, même si les banques viennent me solliciter. Cependant, je rentre d’Abidjan où j’ai rencontré de hauts responsables du transport, des infrastructures routières, la mairie, etc. Ils sont très intéressés par le schéma d’ADS. Si nous concluons un marché avec la Côte d’Ivoire, alors je m’adresserai aux banques parce qu’il sera nécessaire de commencer avec plusieurs camions. J’étudierai cela en temps voulu.

EE : Qui sont vos clients ?

Nos clients sont des privés, des particuliers. Nous avons également signé des conventions annuelles avec un certain nombre de structures telles que le groupe Sogafric Holding, l’armée française, Maersk, les maisons d’assurances, le Trésor public et bien d’autres. En réalité, dans ce secteur d’activités, la concurrence travaille dans l’informel, avec des matériels pas toujours adaptés. En conséquence, lorsque les clients sollicitent nos services, soit par appel téléphonique soit par le biais de notre site internet, et que nous nous présentons avec nos assurances, nos camions professionnels, nos collaborateurs spécialisés et formés, tous munis d’un équipement de sécurité, et nos documents, dont notamment les factures qui comprennent la TVA et la CSS… il n’est pas trop difficile de les convaincre.

EE : Quels types de véhicules pouvez-vous dépanner ?

Avec le premier camion, nous étions limités à un engin de 3 tonnes. Avec le deuxième camion, une capacité de 8 tonnes et 2 véhicules peuvent être dépannés : l’un sur le plateau et l’autre tracté. Le troisième nous permettra de dépanner des véhicules d’une capacité de 15 tonnes. De plus, ce camion sera nanti d’un bras télescopique susceptible de porter et de manipuler des véhicules.

EE : Combien employez-vous de collaborateurs et par quel biais ?

Nous sommes une petite équipe de 5 personnes pour l’instant, tous des Gabonais. Quand un camion part en dépannage, il est conduit par un chauffeur accompagné d’un assistant.

EE : Comment sont-ils formés ?

Évidemment, chaque collaborateur est titulaire du permis poids lourds. Concernant la formation, je m’implique personnellement et m’informe sur les bons fonctionnements, les bons gestes. Il n’existe pas de centre de formation au Gabon. Alors nous travaillons avec des sites de e-learning. Depuis trois ans de collaboration avec deux chauffeurs, nous transmettons notre savoir-faire aux nouveaux.

 

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