LE GABON POSSEDE DES MILLIONS D’HECTARES D’ECOSYSTEMES FORESTIERS BIEN PRESERVES
Dans la continuité du bassin forestier du Congo, le territoire gabonais fait état d’une couverture forestière de 23,53 millions d’hectares, soit 88,97 % de son territoire total. Parmi ces millions d’hectares, 11 % se composent d’une mosaïque forêts-savanes et de zones marécageuses, dont l’endémisme et la diversité biologique sont élevés. Les écosystèmes du pays accueillent une grande biodiversité spécifique : 10 000 espèces de plantes (dont 15 % endémiques), 139 espèces de faunes mammalienne et une avifaune comptant 749 espèces.
POINTS MARQUANTS
Le Gabon a connu une croissance plus faible en 2023, en raison des perturbations des transports qui ont affecté les industries du bois et du manganèse. À l’avenir, la hausse des dépenses pour répondre aux attentes sociales, associée à une baisse potentielle des recettes pétrolières, pourrait compromettre la situation budgétaire et celle de la dette publique. Alors que le Gabon traverse une période de transition politique, une gouvernance plus solide et des réformes économiques plus profondes ainsi que des mesures d’ajustement budgétaire seront nécessaires pour atteindre les objectifs de développement du pays.
Grâce à d’importants efforts de conservation, le Gabon a pu développer une industrie locale du bois durable qui contribue de plus en plus à l’économie, à l’emploi, aux exportations et aux recettes fiscales. Bien que le pays ait été un pionnier dans la région, avec l’adoption précoce de politiques telles que l’interdiction des exportations de grumes pour favoriser le contenu national, il existe encore un fort potentiel pour l’expansion future d’une industrie du bois durable.
Un large éventail d’options de politique fiscale et de meilleurs services numériques pour le secteur forestier pourrait être envisagé pour générer davantage d’exportations et de recettes fiscales, et créer davantage d’emplois basés sur une industrie du bois durable.
Évolution récente et perspectives économiques pour le Gabon
Entre 2022 et 2023, la croissance économique au Gabon est passée de 3,0 % à 2,4 %. Alors que la production pétrolière et agricole est restée soutenue, l’affaiblissement de la demande mondiale, des coûts des carburants plus élevés et des dommages causés au chemin de fer par des événements météorologiques violents ont affecté négativement la production de bois et celle du manganèse. Parallèlement, l’excédent commercial du pays est resté élevé en 2023, même s’il a été affecté par la baisse des prix du pétrole et des exportations de bois et de manganèse.
L’économie gabonaise a fait preuve de résilience face aux perturbations économiques mondiales et aux événements politiques récents.
Les pressions inflationnistes au Gabon se sont atténuées grâce à la politique monétaire restrictive menée par la Banque centrale régionale, au renforcement des mesures de contrôle des prix et à la baisse de l’inflation mondiale.
En raison d’un taux de croissance modéré et d’une participation économique insuffisante, le Gabon n’a pas enregistré une baisse substantielle de la pauvreté au cours des dernières années.
Les recettes fiscales du Gabon ont augmenté pour atteindre 23,4 % du PIB en 2023, soutenues par une forte production pétrolière, par des recettes élevées issues de l’impôt sur les sociétés, l’industrie pétrolière ayant obtenu des bénéfices records en 2022, et par des efforts accrus en matière de recouvrement des impôts.
La croissance modeste du Gabon devrait se poursuivre dans les années à venir, mais le pays est confronté à de nombreux défis tels qu’un épuisement progressif potentiel des réserves de pétrole, l’augmentation des coûts d’emprunt et les fortes demandes sociales ainsi que d’autres pressions en matière de dépenses publiques qui pourraient conduire à une situation budgétaire et à un endettement ingérables.
Pour assurer une croissance économique plus robuste, plus inclusive et fondée sur l’emploi, des efforts sont nécessaires pour améliorer la gestion des finances publiques, la qualité et l’accès aux services publics de base et les infrastructures clés pour le pays en matière de transports et d’énergie.
Source : rapport « Perspectives économiques mondiales et calculs de la Banque mondiale ». ASS : Afrique subsaharienne ; Cemac : Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.
Thème spécial : concevoir des politiques fiscales pour une gestion durable des forêts
Grâce à la mise en place d’importantes politiques de conservation environnementale et à l’adoption de pratiques durables au fil des ans, les forêts gabonaises sont bien préservées, fournissant au monde des services climatiques essentiels. Chaque année, les forêts gabonaises absorbent environ 140 millions de tonnes de CO2. Le taux de déforestation du Gabon, qui a été de 0,05 % pour la période 2010-2020, est faible par rapport à la plupart des pays du monde.
Le Gabon a été le premier pays africain à avoir reçu des paiements basés sur la performance en compensation pour des efforts vérifiés en matière de réductions d’émissions, ayant obtenu 150 millions de dollars dans le cadre de l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale menée par les Nations unies.
Tout en préservant ses forêts, le Gabon a créé une importante industrie locale du bois. En imposant une interdiction d’exporter des grumes et en créant la zone économique spéciale de Nkok en 2010, le Gabon a fait de l’industrie du bois un pilier important de son économie, représentant 3,2 % du PIB et 6 % des exportations en 2023.
Avec près de 15 000 emplois, le secteur forestier est devenu le premier employeur du secteur privé et un élément clé du programme de diversification du Gabon.
En 2023, le secteur forestier a contribué au budget de l’État à hauteur de 41,9 mds de F CFA, soit l’équivalent de 0,3 % du PIB et près de quatre fois plus qu’en 2016.
Source : Organisation internationale des bois tropicaux. Le poste « Meubles, moulures et autres » comprend les meubles en bois, la menuiserie de construction, les moulures, la canne et le bambou ainsi que d’autres matériaux en bois transformés.
Les instruments fiscaux appliqués pour le secteur forestier au Gabon comprennent une taxe de superficie qui encourage la gestion durable des forêts en appliquant des taux réduits pour les zones de concession certifiées, ainsi que des droits d’exportation du bois prélevés à des taux réduits pour les exportations à plus forte valeur ajoutée afin d’encourager l’industrie de transformation locale.
Pour promouvoir davantage la gestion durable des forêts et optimiser les recettes fiscales, le Gabon pourrait envisager des réformes en matière de politique fiscale forestière.
La révision prévue du Code forestier pourrait être l’occasion de mettre en place des politiques qui augmenteraient les recettes fiscales tout en encourageant davantage des méthodes de production de bois durables.
Il serait également important d’assurer la cohérence des politiques entre les différents secteurs économiques. La réussite des réformes dépendrait de l’implication des différentes parties prenantes dans la formulation et la mise en œuvre des réformes, en tenant compte des intérêts des communautés forestières, de la société civile et des entreprises forestières, agricoles et minières.
Les recettes forestières du Gabon ont été multipliées par quatre entre 2016 et 2023.
Sources : gouvernement du Gabon et calculs de la Banque mondiale. IS : Impôt sur les sociétés ; CFU : Contribution foncière unique.