FGIS : SON ROLE ET SES ACTIONS
Nommé lors du Conseil des ministres du 19 octobre 2023, Stéphane Mbadinga Ditengou est aux commandes du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), une institution clé dans la gestion durable des richesses nationales. Aujourd’hui, le FGIS est rattaché au ministère de l’Économie et des Participations. La stratégie de cette institution a été réexaminée. Elle priorise le renforcement de la gouvernance et de la transparence, l’optimisation de l’organisation, le développement de la profitabilité du fonds ainsi que l’accélération des projets d’envergure sous l’égide des autorités étatiques, notamment l’aménagement urbain et les projets du secteur énergétique.
Monsieur Mbadinga Ditengou, tout d’abord, quelles sont les missions principales du FGIS et quel est son rôle dans la diversification économique du pays ?
Le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) a été créé en 2012 dans le but de gérer les ressources existantes de manière optimale. En tant que gestionnaire exclusif du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG), notre mission est de diversifier les revenus de l’État, notamment en réduisant la dépendance aux ressources pétrolières. Pour ce faire, nous investissons dans des secteurs porteurs et stratégiques tels que les infrastructures urbaines, l’énergie, l’écotourisme ou encore l’entrepreneuriat. Avec un portefeuille d’actifs de 300 mds de F CFA, 9 filiales opérationnelles, 800 collaborateurs, plus de 1 000 emplois directs et de nombreux emplois indirects, nous contribuons au développement de l’économie nationale, à l’amélioration des conditions de vie des populations et à la constitution d’une épargne intergénérationnelle pour les générations futures. Nous sommes véritablement à l’intersection de l’action publique et privée.
Depuis votre arrivée à la tête du FGIS, quelles sont les mesures que vous avez prises et quel bilan faites-vous ?
Plusieurs mesures ont été mises en place pour renforcer notre efficacité, tant au niveau organisationnel qu’opérationnel. Une feuille de route a été établie et une révision profonde de la gouvernance a été réalisée afin d’assurer une plus grande transparence et d’aligner nos actions avec le mandat du Fonds. Nous optimisons nos structures internes pour améliorer la gestion des participations de l’État et renforcer la cohésion avec nos entités sous gestion. En parallèle, une attention particulière a été accordée à la clarification de la mission du Fonds, tant auprès du public que des décideurs. Le FGIS se positionne comme un acteur clé qui aspire à devenir un fonds d’investissement rentable, au service des Gabonais. C’est cette vision qui guide nos actions et notre stratégie. Un accent a également été porté sur le développement des talents gabonais. Nous souhaitons être entourés des meilleurs, tout en misant dans la formation et le renforcement des compétences locales. Ce choix est essentiel pour assurer la pérennité de nos activités et maximiser la contribution du Fonds à la croissance économique du Gabon. Le constat est le suivant : pour atteindre cette ambition, il est crucial d’intensifier la collaboration avec les parties prenantes et de rester agiles face aux différents défis.
La bonne gouvernance est essentielle pour garantir la transparence et la performance des fonds souverains. Comment le FGIS assure-t-il la transparence et la rigueur dans la gestion de ses actifs ?
En tant qu’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), nous avons mis en place une gouvernance robuste avec un conseil d’administration qui inclut notamment des représentants de la présidence de la République, de la primature, des ministères de l’Économie et des Comptes publics, ainsi que des dirigeants du secteur privé. Tous ces membres sont nommés par décret présidentiel pour un mandat renouvelable de trois ans. Ce conseil assure un équilibre entre expertise publique et privée, et garantit que nos décisions sont alignées sur les priorités nationales. En matière de contrôle, nous sommes particulièrement vigilants. Nous effectuons des audits réguliers, incluant des contrôles annuels de la Cour des comptes et de l’Assemblée nationale, et nos comptes sont rigoureusement vérifiés. Une agence comptable supervise également la conformité de toutes nos opérations.
Ce cadre de contrôle nous permet d’avoir une gestion intègre de nos ressources, essentielle pour maintenir la confiance de l’État et des populations. De plus, nous adhérons aux normes internationales via notre appartenance à l’International Forum of
Sovereign Wealth Funds (IFSWF), un réseau qui établit des normes strictes de gouvernance pour les fonds souverains.
Le FGIS opère sous la supervision du ministère de l’Économie et des Participations, créant ainsi une forte synergie avec les politiques publiques économiques. Comment cette collaboration impacte-t-elle les décisions du Fonds et contribue-t-elle à renforcer son efficacité d’intervention ? Quelles sont vos interactions ?
Le FGIS, sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Participations, voit son action fortifiée. Ce lien améliore la gouvernance du Fonds et accentue la synergie avec les autres administrations publiques. Nous bénéficions d’une meilleure coordination dans la gestion des participations de l’État, permettant de répondre plus efficacement aux défis du développement national, notamment en matière de mobilisation et d’optimisation des ressources. La relation avec le ministère amplifie également les capacités d’intervention du Fonds et lui permet d’adapter ses investissements aux secteurs prioritaires définis par le gouvernement. Enfin, cette synergie accroît notre capacité à mener des réformes internes et à améliorer ses processus décisionnels.
La collaboration entre fonds souverains et partenaires privés est essentielle pour l’optimisation des investissements. Comment ces collaborations permettent-elles de maximiser les retombées économiques pour le Gabon ?
La collaboration entre fonds souverains et partenaires privés est au cœur de notre stratégie pour stimuler l’économie gabonaise. Notre objectif est de forger des partenariats robustes. Parmi eux, on peut citer Méridiam et Perenco qui collaborent avec nous sur des projets énergétiques. Wärtsila et Eranove se sont également associés à nos efforts pour moderniser les infrastructures de l’eau et de l’énergie. De plus, China Harbour Engineering Company, Colas, ainsi que d’autres partenaires participent activement à la modernisation du front de mer de Libreville. À ceux-là s’ajoutent les entreprises gabonaises qui jouent également un rôle important et stratégique. Sur la Baie des Rois, nous recensons une cinquantaine d’entreprises telles que Revadac, dans le tri des déchets, ou encore NSP, dans la logistique et les travaux, qui œuvrent pour que chaque initiative soit parfaitement en adéquation avec les besoins réels des populations. Cette collaboration génère des retombées économiques immédiates et durables, notamment à travers la création d’emplois directs et indirects ainsi que le renforcement des infrastructures de base indispensables au développement local.
L’accès à l’eau potable et à l’électricité demeure un défi majeur pour une grande partie de la population gabonaise. Quelles sont vos solutions concrètes mises en place pour répondre efficacement à ces besoins essentiels ?
Pour répondre à ce défi, le FGIS, via sa filiale Gabon Power Company, déploie une stratégie dans le but de réduire durablement le déficit énergétique. En s’appuyant sur des partenariats public-privé (PPP), le FGIS catalyse de nouveaux investissements afin de mobiliser des fonds non souverains pour financer les projets de production et le transport d’électricité sans alourdir la dette publique. Cette approche permet de répondre aux besoins immédiats des citoyens dans une approche à long terme pour le pays.
Les projets phares, tels que le barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval (35 MW), couvrant 13 % des besoins du Grand Libreville et la centrale thermique à gaz IPP Mayumba (8,5 MW avec une extension à 20 MW), fourniront une électricité continue à des milliers de foyers et d’entreprises dans le sud du pays afin de limiter la dépendance aux sources d’énergie non durables. L’impact sur les populations sera considérable, notamment avec des projets comme le barrage de Dibwangui (15 MW) qui intègre un programme d’électrification rurale. Ce dernier permettra d’alimenter environ 2 000 foyers dans les villages situés sur l’axe Lebamba–Makongonio, une avancée majeure pour des communautés souvent marginalisées. De plus, l’usine de production d’eau potable de Ntoum 7 (140 000 m³/jour) garantira un approvisionnement régulier en eau potable, améliorant les conditions sanitaires et de vie pour des milliers de familles dans la région de l’Estuaire.
À quelle échéance ces ouvrages seront-ils livrées ?
Ces projets énergétiques seront opérationnels entre 2025 et 2027. Concernant le projet IPP Mayumba, cogéré par Perenco et notre filiale Gabon Power Company, plusieurs étapes sont prévues. Le raccordement de la future centrale au réseau existant de Mayumba, la construction d’une ligne de 30 kV sur 100 km entre Mayumba et Tchibanga et l’électrification des zones rurales le long de cet axe seront réalisés. L’aménagement des voiries, des réseaux divers et d’autres infrastructures connexes est également prévu. Une première partie de ces travaux sera livrée dès mi 2025. Ces réalisations auront un impact positif sur environ 80 000 foyers qui seront connectés au réseau interconnecté de la Nyanga et de la Ngounié. Quant au barrage hydroélectrique de Kinguélé Aval, une livraison est prévue sur 2026-2027.
Nous évoquions le souhait de sensibiliser des investisseurs étrangers. Cette fourniture énergétique est évidemment un des indispensables à leurs besoins. Nous répondrons à leurs attentes.
Vous revenez de deux forums qui se sont déroulés en Chine et précédemment en France. Ces pays marquent clairement leur volonté d’investir, notamment dans des secteurs clés : BTP, exploitations minières, industrialisation (par ex. réserves thonières), agriculture, énergie solaire, etc. Quel est votre rôle dans ces projets ?
Les relations entre la Chine et le Gabon datent de 50 ans ! La Chine est un des principaux partenaires économiques de l’Afrique en général et du Gabon en particulier. Notre participation à ce grand sommet Chine-Afrique avait pour premier objectif de présenter les opportunités d’affaires et le cadre d’investissement dans notre pays. Le FGIS joue son rôle de catalyseur et remplit cette mission aux côtés de plusieurs agences nationales, dont l’ANPI et la zone de Nkok. D’importants projets de réalisation d’infrastructures nationales ont été entérinés. Notre mission est le suivi de la concrétisation desdits projets. C’est un travail de fond qui peut nous amener à co-investir sur des projets et ainsi contribuer à l’exécution des travaux. À ce jour, les signatures ont été apposées sur des intentions et des opportunités de collaboration. Nous devons transformer l’essai et concrétiser ces opportunités.
Le Gabon aspire à devenir une destination de choix pour l’écotourisme. Comment le FGIS contribue-t-il au développement de ce secteur ?
L’écotourisme représente bien plus qu’une simple niche du secteur touristique. Nous ne parlons pas seulement de préserver nos richesses naturelles, mais de les transformer en un levier puissant pour générer des revenus et créer des d’emplois. Avec 88 % de territoire couvert de forêts et une biodiversité exceptionnelle, le Gabon possède un potentiel unique !
Notre vision, à travers Luxury Green Resorts, est claire : valoriser notre capital naturel dans les parcs nationaux en attirant des visiteurs du monde entier. Pongara Lodge et Loango Camps offrent une expérience haut de gamme dans un cadre naturel exceptionnel et démontrent que le tourisme de conservation peut être rentable. Notre ambition est de développer un écosystème touristique qui génère des emplois locaux et forme nos jeunes. L’an dernier, plus de 3 500 visiteurs ont découvert nos parcs et ce chiffre doit croître grâce à une stratégie concertée avec tous les acteurs nationaux. Il est indéniable que chaque investissement dans ce secteur a un retour direct sur notre économie.
La « Baie des Rois » est citée comme un projet emblématique de Libreville. Pourriez-vous nous donner un aperçu des réalisations et des prochaines phases de développement de ce projet ? Comment s’inscrit-il dans la vision des autorités ?
Le projet de la Baie des Rois est bien plus qu’un simple développement urbain, il est devenu un symbole de fierté. Ce projet représente la vision d’un Gabon moderne, respectueux de son histoire et engagé envers l’avenir où les retombées économiques, la culture et le respect de l’environnement se rejoignent harmonieusement. La valorisation de matériaux locaux, tel le bois gabonais, et l’intégration de notre savoir-faire permettent de renforcer ce qui sera à terme un pôle d’affaires. L’implication des plus hautes autorités a été cruciale pour accélérer la concrétisation de cette vision. Grâce à leur soutien, les démarches administratives ont été fluidifiées et des partenariats stratégiques ont été noués, permettant ainsi une accélération du projet.
Les choses vont encore bouger. De nouveaux projets, tels que la construction d’un centre commercial, d’un hôtel, de logements et de bureaux, etc., vont dynamiser encore davantage le visage de Libreville. Ce développement mixte offrira un cadre de vie unique en attirant résidents, investisseurs et grand public. La Baie des Rois continuera d’incarner un Gabon en mouvement !
Le FGIS se distingue aussi par ses projets à long terme. Quels sont les axes de développement stratégique pour les prochaines années tout en répondant aux besoins des populations ?
Plus que jamais, nous réitérons notre engagement à inscrire le pays dans une dynamique de développement en apportant un soutien actif aux initiatives de l’État visant la diversification de l’économie. Pour atteindre ces objectifs, nous comptons sur nos filiales opérationnelles. GPC est pleinement investie dans l’avancement des projets de barrages hydroélectriques et de centrales thermiques. La SCG-Ré, cotée en bourse, illustre parfaitement le potentiel des entreprises gabonaises à s’imposer sur le marché africain. Grâce à son expansion, elle ambitionne de renforcer sa compétitivité tout en générant des revenus significatifs pour le Gabon.
Par ailleurs, au-delà de la Baie des Rois, FMCT interviendra en tant qu’aménageur sur d’autres activités de développement urbain. Avec LGR, nous envisageons de renforcer notre présence dans les parcs nationaux par la création de nouveaux lodges, en explorant des opportunités dans la gestion d’hôtels et d’infrastructures touristiques.
Nous poursuivrons aussi activement l’optimisation et la liquidité de notre portefeuille d’actifs. Cette stratégie maximisera les rendements pour le Fonds et nous offrira également une flexibilité pour investir. In fine, le FGIS et ses filiales disposent de l’expertise technique et de la capacité de déploiement nécessaires pour mener à bien les projets complexes et apporter notre contribution dans la création d’emplois pour les Gabonais.
D’ici les prochains mois, SGG ainsi qu’Okoumé Capital continueront de jouer un rôle déterminant en facilitant l’accès aux financements des PME gabonaises.
Justement, les PME jouent un rôle clé dans la croissance économique et la création d’emplois. Comment le FGIS soutient-il ces entreprises à travers des financements adaptés ou d’autres dispositifs visant à stimuler leur croissance ?
Les filiales du FGIS, Okoumé Capital et la Société de garantie du Gabon (SGG), soutiennent activement les PME/PMI.
Okoumé Capital, société de capital-investissement, s’engage dans les PME-PMI en croissance installées au Gabon et participe à l’amélioration de la gouvernance, de la gestion et, par voie de conséquence, à l’amélioration de la performance et de la rentabilité.
Okoumé Capital veille aussi à ce que certaines conditionnalités relatives à des règles essentielles communément appelées RSE soient appliquées : améliorer le bien-être des collaborateurs et des communautés, et respecter les normes environnementales. La SGG, première structure de garantie à être assujettie au dispositif prudentiel édicté par le régulateur Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), facilite l’accès aux financements en apportant une garantie auprès des établissements de crédit.
Question posée à M. Fabrice Assoumou Essono, Directeur Général de Okoumé Capital
M. Fabrice Assoumou Essono, dans le but d’édifier les chefs d’entreprises et de les motiver à venir vous rencontrer, merci de nous préciser les fondamentaux qui régissent Okoumé Capital.
Comme mentionné plus haut, Okoumé Capital est une société d’investissement affiliée au FGIS. Les rencontres avec les entreprises se font dans les deux sens : elles peuvent venir vers nous ou nous pouvons les solliciter directement. Notre mission se décline en deux volets distincts : d’une part l’accompagnement et d’autre part, la prise de participation capitalistique.
L’accompagnement s’inscrit dans le cadre de notre programme baptisé récemment « La Fabrique des champions ». Ce dernier consiste à identifier des entreprises existantes qui démontrent une maîtrise de leur écosystème entrepreneurial et ont le potentiel de devenir des leaders dans leur secteur. Nous les soutenons, notamment en les aidant à affiner leur stratégie et à préparer des dossiers pour des établissements bancaires.
Cet accompagnement peut revêtir plusieurs formes. Cela se rapproche du fonctionnement d’un incubateur, mais avec l’intention finale d’investir. Ce processus aboutit donc à une prise de participation. Actuellement, nous sommes en négociation avec quatre entreprises gabonaises et nous vous tiendrons informés de l’avancée de ces discussions.
En ce qui concerne la prise de participation au capital, une fois les projets identifiés, nous les soutenons pour assurer leur viabilité et améliorer leur rentabilité. Nous les aidons à se structurer et à devenir performants. Par exemple, Okoumé Capital détient 35 % des parts dans une polyclinique privée à Port-Gentil, avec un investissement de 350 millions F CFA. Cet apport a permis d’acquérir du matériel de pointe, d’agrandir les installations et de recruter des spécialistes. Le suivi de nos investissements se fait de manière hebdomadaire, conformément aux exigences du contrat. Okoumé Capital poursuit actuellement des discussions avec d’autres PME pour des partenariats similaires.
Quel que soit le format, notre objectif est clair : nous œuvrons à la création d’entreprises génératrices de valeur et d’emplois qui ont un impact positif sur l’écosystème en respectant des pratiques responsables. Nous établissons des partenariats à long terme, d’au moins cinq ans. Notre intérêt n’est pas limité à un secteur particulier. Tous les secteurs d’activité, de l’agriculture au numérique, en passant par l’industrie et l’artisanat, peuvent nous intéresser. Lorsque nous investissons, nous travaillons en collaboration avec les banques et les administrations, et préparons des plans de création de valeur fondés sur quatre piliers : la gouvernance, le financement, la fiscalité et le développement commercial. Si nécessaire, nous faisons appel à des conseillers et experts dans le domaine concerné. Notre approche est véritablement holistique.
Question posée à Monsieur Alban Etho, Directeur Général de SGG
Monsieur Alban Etho, pouvez-vous expliquer les missions de la Société de garantie du Gabon ?
La Société de garantie du Gabon (SGG) joue un rôle central dans le développement entrepreneurial en partenariat avec Okoumé Capital. Sa mission est de faciliter l’accès au financement, de soutenir l’entrepreneuriat en améliorant l’accès au crédit, de promouvoir l’inclusion financière et de renforcer les capacités des entreprises grâce à une collaboration étroite avec d’autres institutions à travers des formations et des conseils en gestion. Depuis sa création en 2022, nous nous affirmons comme un acteur clé du développement économique du pays en soutenant les PME.
L’ambition de SGG à moyen terme est de stimuler la création d’emplois en appuyant divers projets, révolutionnant ainsi l’accès au financement pour les PME. La diversification de l’économie gabonaise représente un défi pour plusieurs raisons. D’un côté, elle permettrait de réduire la dépendance aux ressources naturelles, principalement le pétrole et les ressources minérales, qui dominent l’économie. De l’autre, elle pourrait résoudre les problématiques d’accès au financement, frein majeur à la croissance et à l’innovation des PME-PMI. La SGG entend jouer un rôle clé dans l’écosystème entrepreneurial. En Afrique, les PME représentent plus de 90 % du tissu économique et fournissent environ 60 % des emplois. Pourtant, elles se heurtent à de nombreux obstacles, notamment le manque de garanties, qui constitue un risque pour les banques.
La SGG se propose de réduire ces risques en couvrant jusqu’à 50% du montant du financement du projet. Par exemple, « si une entreprise souhaite obtenir un prêt de 100 millions de F CFA, la SGG émet une garantie institutionnelle à hauteur de 50 millions couvrant ainsi la moitié du risque ». Pour les banques, cette stratégie permet d’encourager l’investissement. En fournissant des garanties, la SGG aide les entreprises à obtenir des financements qu’elles n’auraient pas pu obtenir autrement, favorisant ainsi la création d’emplois et la croissance économique. Elle contribue également à développer une nouvelle culture entrepreneuriale, encourageant l’initiative individuelle et l’innovation.
À ce jour, la SGG soutient 152 PME, avec un portefeuille de garanties totalisant 16 mds de F CFA. Ouverte à toutes les PME-PMI, y compris celles non soutenues par Okoumé Capital, sa maison mère, la SGG, agréée par la Cobac, a récemment augmenté sa ligne de garantie de 22 %, atteignant désormais 7,1 mds de F CFA. Elle pourrait, à terme, relever le défi de l’accès au financement en réduisant les obstacles liés à l’asymétrie de l’information et au manque de garanties. Sa collaboration étroite avec les banques et institutions financières, visant à diminuer les risques liés aux prêts, pourrait, dans les années à venir, créer une synergie renforcée entre les acteurs économiques. Cette coopération entre entreprises, institutions financières, gouvernements et organisations de développement est un facteur clé pour le succès du FGIS, dont le rôle est de catalyser les investissements.