ENVIRONNEMENT AU GABON : UN LEVIER STRATÉGIQUE POUR UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE DURABLE
Riche en ressources naturelles et couvert de forêt tropicale à plus de 85 %, le Gabon se positionne aujourd’hui comme un acteur clé de la préservation de l’environnement en Afrique centrale. Reconnu pour son leadership environnemental, le pays prend une part active aux discussions internationales sur le sujet, qui concerne plusieurs sous-secteurs d’activité. Ce fut encore le cas très récemment, avec sa participation à la 3e conférence des Nations unies sur l’océan qui a été l’occasion de nombreux échanges, notamment sur la mise en œuvre du traité sur la haute mer, la mobilisation des financements pour une économie bleue durable et la lutte contre la surpêche. Le capital naturel exceptionnel du Gabon constitue à la fois un atout majeur et un défi pour le développement économique durable du pays.
Un secteur environnemental au cœur des priorités économiques
La stratégie gabonaise met résolument l’accent sur la gestion durable des ressources naturelles. Le gouvernement a en effet adopté des politiques ambitieuses pour concilier protection de la biodiversité et croissance économique, avec la création de 13 parcs nationaux dès 2002.
Dans cette perspective, les industries extractives, notamment le bois et les ressources minières, sont encadrées par des normes environnementales renforcées (notamment des concessions forestières aménagées durablement) qui visent à favoriser une exploitation responsable minimisant l’impact écologique tout en assurant la pérennité des filières. Le pays s’est engagé ainsi depuis plus de quinze ans dans la transformation locale pour accroître la valeur ajoutée, notamment grâce au développement d’unités de sciage et de production de mobilier. Parallèlement, le Gabon mise sur la certification forestière de type FSC (Forest Stewardship Council) pour valoriser ses produits sur les marchés internationaux.
Au-delà de la filière bois, le Gabon développe des initiatives dans les énergies renouvelables. Notons le projet de barrage de Kinguélé Aval, mené par Asonha Energie (60 % Meridiam, 40 % Gabon Power Company), qui devrait entrer en service fin 2026. D’une capacité de 34,1 MW, l’ouvrage fournira plus de 10 % des besoins en électricité de Libreville. Tout comme la centrale solaire d’Ayémé Plaine, en cours de mise en œuvre, ce projet participera grandement à la diversification et la décarbonation de la production électrique nationale.
Un soutien international et un potentiel de financement innovant
Le Gabon bénéficie du soutien actif des bailleurs de fonds et institutions internationales. La Banque africaine de développement, le CAFI, ou encore le Fonds pour l’environnement mondial accompagnent des projets ciblés sur la conservation des forêts, la gestion durable des terres et le développement des énergies renouvelables. Le Gabon Project Finance for Permanence (PFP) est d’ailleurs un partenariat financé à hauteur de 60 millions de dollars par des bailleurs internationaux (dont le Fonds mondial pour l’environnement, le PNUD et The Nature Conservancy) pour protéger durablement 30 % des forêts, eaux douces et zones marines du pays d’ici 2030. Il vise à concilier préservation de la biodiversité, stockage de carbone et développement local durable en sécurisant le financement des aires protégées sur le long terme. Le projet Blue Bonds vient consolider cette politique environnementale en assurant des financements à long terme pour une gestion durable des zones côtières.
En 2019, le Gabon a été le premier pays africain à signer un accord avec la Norvège pour recevoir des paiements contre la réduction de ses émissions de CO2 liées à la déforestation, dits paiements pour services environnementaux (PSE). Le Gabon organise son administration pour la gestion des crédits carbone, suivant sa volonté de vendre les crédits excédentaires issus de sa conservation forestière (plus de 90 MtCO2 stockées).
Perspectives et opportunités pour les investisseurs
Le Gabon offre un cadre attractif pour les entreprises locales et internationales souhaitant s’inscrire dans une logique de croissance verte. Les secteurs liés à l’environnement ouvrent des perspectives intéressantes dans la gestion durable des ressources, les technologies propres, le tourisme écologique ou encore l’agriculture durable. Pour les investisseurs, le contexte réglementaire et les engagements gouvernementaux fournissent une stabilité et une visibilité intéressantes. Allié à une volonté politique forte, l’accompagnement des bailleurs internationaux crée un environnement propice au développement de projets innovants à fort impact économique et social.
Au Gabon, l’environnement n’est plus seulement une question de conservation, mais un véritable levier de croissance économique durable. Les opportunités sont nombreuses pour les acteurs capables de concilier performance économique et responsabilité écologique.
Source : 2AD

