UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES POUR DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE

Le Gabon accélère sa mue infrastructurelle. En l’espace de quelques jours, deux conventions majeures de financement routier ont été signées, engageant plus de 240 milliards de F CFA. Le 1er juillet, le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema a présidé à Libreville la signature d’un accord tripartite entre l’État, BGFIBank et le groupe Ebomaf pour le financement d’un projet routier stratégique entre Ntoum et Cocobeach. Deux jours plus tôt, la même banque avait paraphé un accord de 140 milliards de F CFA pour le bitumage de l’axe Alembé–Mykouyi, long de 300 kilomètres. À cela s’ajoutent les chantiers déjà entamés, comme celui du carrefour Camp-de-Gaulle à Libreville, qui entre dans une phase de réalisation visible.

Le partenariat avec Ebomaf, constructeur de renom sur le continent, prévoit notamment la réhabilitation complète de la route Ntoum–Cocobeach, longue de 83 km, dans un délai de 48 mois. L’objectif étant de désenclaver cette zone frontalière et d’y développer un pôle touristique ambitieux, avec une cité administrative, un centre commercial, un hôtel et 30 logements pour les fonctionnaires. Le financement de 100 mds de F CFA octroyé par BGFIBank illustre la montée en puissance des financements panafricains dans les infrastructures stratégiques.

De son côté, la route Alembé–Mykouyi, financée à hauteur de 140 mds F CFA, est présentée comme l’un des plus longs chantiers confiés à une seule entreprise depuis la transition. Ce corridor routier, qui rejoint la Transgabonaise en cours de réalisation, permettra de connecter plusieurs provinces rurales du sud-est du pays et de fluidifier les échanges agricoles et commerciaux dans toute la sous-région Cemac.

Le boulevard de la transition comme signal d’ancrage

Ces nouveaux projets viennent faire écho à un autre chantier emblématique lancé en septembre 2024, qui n’est autre que celui du réaménagement du carrefour Camp-de-Gaulle, l’un des plus vastes projets urbains de Libreville. Réalisé à 30 % par l’entreprise Mika Services selon nos sources, ce nœud routier comprendra un flyover de 300 mètres, un giratoire géant, une huitaine de voies secondaires et deux passerelles piétonnes. Il incarne une vision moderne de la mobilité urbaine, avec l’ambition de désengorger le nord de Libreville, notamment les zones de Kalikak, Charbonnages et la voie de contournement de l’aéroport.

Mais au-delà de l’image modernisatrice, ces projets répondent à des enjeux économiques concrets. Selon le ministère des Infrastructures, en 2025, 59 % des financements publics sont dédiés aux routes et au BTP, preuve d’une volonté assumée de bâtir la colonne vertébrale du développement. Ces chantiers devraient générer des milliers d’emplois directs et indirects, stimuler l’activité des PME locales, accroître l’accès aux marchés et redynamiser les échanges commerciaux.

Ils s’inscrivent également dans une stratégie de long terme visant à raccorder les zones rurales aux centres économiques tout en valorisant des pôles touristiques comme Cocobeach, dont le potentiel reste à exploiter.

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