LA COSUMAF A UN TOURNANT STRATEGIQUE POUR L’AFRIQUE CENTRALE

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) amorce un tournant stratégique dans le développement de ses marchés financiers. Sous la régulation de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), la zone cherche à intégrer davantage ses marchés pour en faire un levier clé de croissance économique. Actuellement, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) affiche une capitalisation de 2000 mds de F CFA et un volume annuel de transactions de 30 mds de F CFA.

Bien que ces chiffres restent modestes,ils montrent   un potentiel   de développement qui attire progressivement les investisseurs locaux et internationaux. La récente journée débat «Capital Market Day», organisée le 3 décembre 2024 à Libreville, a permis de réfléchir aux réformes nécessaires pour accélérer cette dynamique. L’intégration régionale reste une priorité essentielle pour la Cosumaf. Selon la BEAC, une plateforme de marché intégrée pourrait augmenter la liquidité des titres de 30 à 40% dans les dix prochaines années, rendant les marchés financiers de la zone plus compétitifs.

À ce jour, 60% des transactions sur la Bvmac concernent des obligations souveraines, signe de la forte demande pour des titres stables émis par des États comme le Gabon, le Cameroun et le Congo. La mobilisation de l’épargne publique et l’élargissement de l’accès aux financements privés figuraient parmi les principaux enjeux abordés lors du Capital Market Day, où des experts ont plaidé pour des réformes profondes de la gouvernance et de la réglementation financière.

Outre la gouvernance, l’innovation et la finance verte se présentent comme des axes stratégiques pour diversifier l’attractivité des marchés financiers de la Cemac. Les investisseurs sont de plus en plus sensibles à ces thématiques, et leur intégration pourrait stimuler de nouveaux flux de capitaux. D’après la BEAC, les échanges financiers dans la région devraient croître de 5 à 7% par an grâce à une meilleure mobilisation des ressources et à des cadres réglementaires renforcés. Ces réformes visent également à transformer la zone Cemac en une destination incontournable pour les capitaux étrangers.

Jacqueline Adiaba Nkembé, présidente de la Cosumaf, et Charles Mba, ministre des Comptes publics du Gabon, ont d’ailleurs souligné lors de ce forum l’importance de la résilience face aux défis géopolitiques et de la compétitivité régionale. Des discussions ont mis en lumière l’impact des réformes sur l’épargne publique, les opportunités offertes par une intégration accrue et les moyens d’attirer davantage d’investissements dans un environnement globalement sécurisé.

Avec un marché financier en pleine transformation et des perspectives de croissance ambitieuses, la Cemac se positionne comme un pôle financier régional stratégique. La Cosumaf, par son rôle de régulateur, sera déterminante pour mener à bien ces évolutions. Si les réformes annoncées aboutissent, les investisseurs y trouveront une destination stable, innovante et prometteuse, faisant des marchés financiers de l’Afrique centrale un moteur clé du développement économique durable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *