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Interview LE GROUPE OPTORG, MAISON MÈRE DE TRACTAFRIC, A FÊTÉ SON CENTENAIRE LE 16 OCTOBRE 2019 UNE TELLE PÉRENNITÉ EST RARE DANS LE MONDE DE L’ENTREPRISE

Portrait d'Alexis Roblin

Fils de médecin militaire, il a vécu une grande partie de son enfance en Afrique. Durant ses études de Sciences Politiques puis de commerce à Sup de Co Reims, il séjourne par deux fois en Chine pour apprendre le mandarin. Il travaille successivement pour CFAO au Ghana, au Burkina Faso puis au Cameroun. En 2017, il intègre Tractafric Equipment, ce qui le mène au Tchad puis au Gabon, à Libreville, où il est opérationnel et parfaitement intégré depuis 18 mois.

Échos de l’Éco : Pour commencer, comment se porte Tractafric Equipment Gabon aujourd’hui ?

Nous renouons aujourd’hui avec une situation saine sur le plan opérationnel et financier, après une année 2020 complexe à plus d’un titre pour nous, tant du fait de la crise sanitaire qui nous a pris comme tout le monde au dépourvu que du fait de nombreuses réorganisations internes qu’il a fallu mener à bien. Je suis content de pouvoir dire que le plus dur est derrière nous !

Si nos lecteurs sont aussi curieux que moi, ils veulent savoir qui sont vos clients principaux au Gabon : des miniers, des forestiers etc. Lorsqu’ils commandent un engin de chantier, outre la livraison, quelles sont les prestations que vous proposez ? De l’information, de la formation à la conduite, à l’entretien ?

Nous sommes implantés au Gabon depuis 1893. Nous distribuons Caterpillar depuis 1932 Autant vous dire qu’au fil de ces années, nous avons développé des relations fortes avec nos clients. Le Gabon a cette particularité, notamment dans les secteurs forestiers et BTP, d’avoir relativement moins d’acteurs que chez nos voisins camerounais par exemple. Cela nous permet d’entretenir d’étroites relations avec nos clients et de construire de solides partenariats. Nous travaillons avec les entreprises qui composent le tissu économique gabonais, notamment les entreprises des secteurs forestiers, du BTP et le secteur minier du manganèse à travers notre agence de la zone sud est, le secteur pétrolier bien sûr à travers notre agence de Port-Gentil, mais aussi avec les secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie. Nous fournissons à nos clients des engins et groupes électrogènes de la marque Caterpillar, des solutions de manutention des marques Manitou et Kalmar ainsi que des véhicules industriels Mercedes-Benz. La stratégie du groupe est de se focaliser sur les leaders mondiaux dans chacun de nos marchés afin de proposer des solutions premiums à nos clients. Ce qui est cependant le plus important à noter, c’est que nous ne sommes pas seulement des fournisseurs de nouvelles machines ou camions. Nous accompagnons nos clients tout au long de la vie de leurs machines grâce à nos trois ateliers de Libreville, Port-Gentil et Moanda, à la vente et au remplacement de pièces de rechange. Nous proposons aussi des formations d’opérateurs et techniciens. Nous avons créé des centres de formation ici à Libreville, mais aussi à Douala et Casablanca.

Le chantier du Transgabonais et la route dite Nationale 1 sont en cours de réalisation dans le but de désenclaver l’intérieur des terres. Comment, auprès de qui intervenez-vous et sous quelle forme contribuez-vous à la réalisation de ces ouvrages ?

Le chantier du Transgabonais a longtemps été un sujet de conversation ici au Gabon. Mais je crois à la volonté affichée de mener à bien ce projet. Les premiers travaux ont commencé notamment autour de l’entreprise Afcons et de ses sous-traitants : nous les accompagnons comme nos clients historiques du BTP dans leurs besoins techniques, notamment en pièces et services. Nous restons cependant dans l’attente d’une montée en cadence du projet qui, nous l’espérons, devrait intervenir dans les prochains mois.

Quel est le nombre de vos collaborateurs ? Quel est le pourcentage d’expatriés ?

Nous comptons ici au Gabon 176 collaborateurs, dont 4 expatriés, répartis sur nos trois agences de Libreville, Port-Gentil et Haut-Ogooué. Parmi eux, plus de 130 travaillent dans nos ateliers et au magasin pièces de rechange, c’est vous dire l’importance du service après-vente dans notre organisation. Cet effectif, s’il est plutôt masculin, rassemble tout de même 28 % de femmes. Outre les fonctions administratives, financières et relations humaines, trois équipes travaillent ensemble au service de nos clients. Nos équipes de vente sont particulièrement actives et contribuent à la croissance du chiffre d’affaires de l’entreprise. De leur côté, les collaborateurs du magasin pièces de rechange gèrent les commandes, les stocks, et les livraisons, paramètres importants pour ne pas immobiliser une machine longtemps. Enfin, nos équipes services se partagent entre les équipes ateliers, qui travaillent dans nos trois ateliers, et nos équipes STI (service technique itinérant), qui se déplacent sur les sites de nos clients pour réparer les engins in situ quand le déplacement dans nos ateliers n’est pas possible ou pas économique.

Comment recrutez-vous vos employés ? Bénéficient-ils de formations ?

Nous utilisons souvent les stages universitaires et ONE afin d’identifier les talents avant de les recruter. Il est parfois difficile de trouver des compétences mécaniques à Libreville, aussi sommes-nous une vraie école technique pour nos stagiaires. Même s’ils ne sont pas recrutés au terme de leur stage chez nous, ils acquièrent un savoir-faire et une reconnaissance sur le marché qui les aident dans leur carrière.

Quel est le projet le plus intéressant que vous ayez eu à traiter depuis votre arrivée au Gabon ?

Je citerai deux réalisations dont tous les employés de Tractafric doivent être fiers aujourd’hui. Tout d’abord la livraison et mise en route de presqu’une vingtaine de machines Caterpillar accompagnée de la mise en place d’un contrat d’entretien 360° pour un client minier de la zone Sud-Est. Le lot de complications auquel nous avons été confrontés, dû en partie à cette situation pandémique, a engendré beaucoup de stress et de sueur. Je profite de cette interview pour féliciter et remercier chaleureusement mes collaborateurs pour le travail accompli. Rien de beau ne se fait sans passion : il fallait voir nos yeux admiratifs devant ces machines dont la plus lourde fait 200T. Face à de tels engins, on se retrouve toujours un peu comme un enfant, des étoiles plein les yeux ! Le deuxième projet passionnant aura été la livraison et l’installation de deux groupes électrogènes Caterpillar de 2500 kva chacun pour la fourniture d’électricité de la ville d’Oyem. Nos équipes ont fait honneur à la réputation du groupe sur un chantier qui nécessitait une précision et une excellence technique particulièrement élevées.

Comment avez-vous géré l’année 2020 et les difficultés liées à la Covid 19 ?

L’année 2020 aura été une année complexe à gérer. Je venais d’arriver au Gabon et prendre un poste comme celui-là au milieu de cette crise n’aura pas été de tout repos. Comme beaucoup d’entreprises, nous avons fait en sorte de protéger nos collaborateurs tout en maintenant autant que possible la continuité de l’activité afin de minimiser l’impact de la crise. Grâce à l’implication de tous, nous avons réussi à passer le moins mal possible la période la plus critique de cette crise qui, rappelons-le, perdure encore. Nous avons cependant profité de la crise de 2020 pour mettre en œuvre des chantiers assez lourds d’amélioration de notre qualité de services. Pour résumer, il s’agissait de renforcer la productivité dans tous les aspects de nos activités : sur la pièce de rechange, des métriques ont été mis en place qui nous permettent de piloter l’amélioration de nos processus opérationnels, commerciaux et techniques. Dans nos ateliers nous avons amélioré l’organisation du travail de nos techniciens avec comme objectif de viser l’excellence. Sur le plan commercial, nous avons mis en place un CRM digne de ce nom qui nous permet de mieux appréhender notre relation client. Tous ces projets organisationnels et procéduraux sont aussi discrets qu’efficaces puisqu’ils contribuent à des changements majeurs et profitables à nos clients.

Comment se profile l’année 2021 chez Tractafric ? Quels sont les projets futurs sur lesquels vous travaillez actuellement ?

L’année 2021 se présente bien pour nous, nous commençons à bénéficier des réformes structurelles initiées en 2020 et du côté commercial, le portefeuille de commande est au niveau des espérances. Nous allons lancer dans les prochains mois la construction de notre nouvelle base de Moanda qui sera à la hauteur de nos ambitions dans la région du Haut-Ogooué. Nous lançons également avec enthousiasme toute une gamme de nouveaux engins qui enrichit notre portefeuille produit. Il s’agit d’abord des modèles du nouveau standard GC de Caterpillar, en particulier sur la gamme de bulldozers et chargeuses particulièrement adaptés aux besoins de nos clients, notamment forestiers. Cette nouvelle gamme d’engins offre un rapport qualité/ prix imbattable : économiques et volontairement « low tech », ils répondent à une facilité d’utilisation, même dans des environnements compliqués d’accès, isolés, comme le sont souvent les exploitants forestiers et TP. Ce nouveau standard GC vient aussi renouveler la gamme des groupes électrogènes Caterpillar, apportant des solutions plus économiques et toujours aussi fiables à nos clients énergie. Du côté de Mercedes, le modèle phare de la gamme est le nouvel Actros. Déjà adopté par de nombreux transporteurs, forestiers et miniers, il a confirmé la position de leader de Mercedes-Benz sur le marché du 33T premium grâce à ses capacités.

Si vous deviez comparer la situation de Tractafric Gabon avec celle du Tchad ?

Les deux filiales sont très différentes. Tractafric Tchad est une filiale bien plus modeste en termes de chiffre d’affaires et d’effectifs. Mais l’avantage avec une filiale de taille modeste est que l’impact de vos actions est plus rapide. Là où en 6 mois vous avez des résultats probants, il faudra plus d’un an avant de voir les fruits de votre action dans une filiale plus importante. Concernant les environnements des affaires des deux pays, ils n’ont pas grand-chose en commun. Au Tchad, peu de choses sont structurées et le côté pionnier est complexe à gérer tout en étant passionnant au jour le jour. Le Gabon est un pays largement plus développé et mieux organisé, les choses sont plus cadrées et ça se ressent quotidiennement dans le travail bien entendu.

Au Gabon, le grand public connaît Tractafric davantage en tant que distributeur automobile, qu’en est-il de cette activité ?

Je suis heureux que vous me posiez cette question parce que c’est pour moi l’occasion d’éclaircir ce point. Beaucoup de choses ont changé en 2020. Jusqu’à fin décembre 2019, il y avait en effet deux Tractafric : d’un côté Tractafric Motors qui distribuait des véhicules légers, notamment la marque automobile Hyundai et les camions Mercedes-Benz, et de l’autre Tractafric Equipment, qui distribuait les engins Caterpillar et Manitou. Depuis 2020, le groupe a fusionné ces deux entités sous le nom désormais unique de Tractafric Equipment Gabon. Dans le même temps, le groupe a décidé de confier la distribution des véhicules légers Hyundai et Ford à un nouvel acteur dans le paysage de l’automobile au Gabon, l’entreprise Sada Motors. Aujourd’hui, c’est Sada Motors qui occupe l’ancien showroom Tractafric Motors d’Oloumi, voisin de notre base Tractafric Equipment. De l’ex-activité Motors, Tractafric Equipment Gabon n’a gardé que les camions Mercedes-Benz, ce qui est très complémentaire avec la distribution d’engins de chantier puisque la plupart de nos clients utilisent des engins et des camions. Pour tous vos besoins automobiles, je vous invite donc à contacter Sada Motors qui saura vous accompagner dans les meilleures conditions. Pour tout le reste, c’est chez Tractafric Equipment que ça se passe !

le 7 juin 2021

Propos recueillis par : L'équipe du ECE

Group OPTORG, Tractafric Equipment Gabon


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