FILIÈRE BOIS: LE GABON ENREGISTRE UN REPLI DE 6,6% DE L’ACTIVITÉ AU 4e TRIMESTRE2024

Selon les données publiées par la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale, le secteur bois gabonais a enregistré une baisse de 6,6% de son activité au quatrième trimestre 2024, marquant la poursuite du ralentissement de la production constaté depuis trois trimestres.

Cette contraction s’explique par plusieurs facteurs conjoncturels, en particulier une demande en berne sur certains marchés internationaux depuis le début de l’année 2024, particulièrement en Chine, et une forte augmentation des coupures d’électricité en fin d’année 2024. Par ailleurs, depuis plusieurs années, des perturbations logistiques, notamment dans le transport de grumes, contribuent à fragiliser la situation économique des entreprises forestières et industrielles.

Selon Jacqueline Lardit Van de Pol, représentante de l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) à Libreville, « ce recul doit être analysé avec nuance. Il souligne la nécessité de renforcer les infrastructures logistiques et de poursuivre les efforts de développement du secteur. La dynamique engagée en matière de transformation locale, de certification et de gouvernance forestière reste solide et devra aider le Gabon à être considéré comme un fournisseur fiable du bois tropical dans le monde entier ».

En effet, malgré la baisse de production au 4e trimestre 2024, une demande soutenue en contreplaqué de l’Union européenne a permis une hausse de production de 26,7 % sur toute l’année 2024. Ce contexte met en lumière les enjeux d’une stratégie de développement durable de la filière bois, articulée autour de la compétitivité, de la traçabilité et de l’accès à des marchés exigeants.

Au 4e trimestre 2024, les industries du bois ont enregistré un net recul de leur activité, marqué par une baisse de 6,6 % de l’indice composite des activités sectorielles par rapport au trimestre précédent, selon les données du ministère de l’Économie. Ce ralentissement s’explique principalement par un approvisionnement insuffisant en grumes et un affaiblissement de la demande chinoise, alors que les marchés philippin et vietnamien sont restés dynamiques.

Dans le détail, l’indice de production du sciage a affiché, pour le troisième trimestre consécutif, une baisse de 5,3 % en glissement trimestriel. Cette contre-performance est alimentée par un carnet de commandes peu fourni, en particulier sur les marchés d’exportation, ainsi que par des contraintes opérationnelles, notamment les fréquentes coupures d’électricité qui perturbent la chaîne de production.

Le segment du placage suit la même tendance, avec un recul de 4 % de son indice de production par rapport au trimestre précédent. Cette baisse s’explique par une demande atone en provenance de la Chine, confrontée à un ralentissement de ses secteurs de la construction et de l’immobilier.

Le contreplaqué, de son côté, enregistre le repli le plus marqué : -24,3 % par rapport au 3e trimestre 2024. Ce déclin s’explique par les pénuries d’électricité et le déficit en grumes qui ont lourdement affecté la production malgré une demande soutenue de l’Union européenne. Toutefois, sur l’ensemble de l’année, la production de contreplaqué affiche une hausse notable de 26,7 %.

Pour inverser la tendance baissière observée en fin d’année et atteindre l’objectif de 1,4 million de tonnes de bois débité en 2025 contre 1,3 million en 2024, les industries du bois devront surmonter des défis persistants : insécurité de l’approvisionnement, ralentissement de la demande externe et conditions opérationnelles difficiles. Le tout dans un contexte où le Gabon, fort de son potentiel forestier, ambitionne de devenir le leader mondial du bois tropical transformé.

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