La décision de lancer le projet de zone de libre-échange continentale est prise en janvier 2012, lors de la 18e session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine. Cette zone de libre-échange devait regrouper d'une part la zone tripartite et inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), et d’autre part, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe et la Communauté des États sahélo-sahariens. Le projet était d'intégrer, à terme, l’ensemble des 55 États de l’Union africaine au sein de la zone de libre-échange.
Mais de quoi s’agit-il ?
La Zlecaf prévoit une élimination des droits de douane ainsi que de toutes les barrières pouvant entraver le commerce afin de stimuler la croissance des pays africains et élargir l'inclusion économique sur le continent. Elle devrait également stimuler la compétitivité et développer des partenariats dans le secteur privé. Ce qui permet aux secteurs de production de devenir compétitifs pour faire face à la concurrence.
Au 5 décembre 2020, 34 pays sur les 55 États africains ont ratifié le traité.
Afrique du Sud, Angola, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, Côte d’Ivoire, République du Congo, Djibouti, Egypte, Eswatini, Ethiopie, Ga- bon, Gambie, Ghana, Gui- née Equatoriale, Kenya, Lesotho, Mali, Maurice, Mauritanie, Namibie, Niger, Mali, Nigéria, Ouganda, Rwanda, République arabe sahraouie démocratique, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Léone, Tchad, Togo, Tunisie, Zimbabwe.
L’Algérie, la Somalie et la Zambie ont reçu l'approbation du parlement et sont en attente de la confirmation de leur entrée dans la Zlecaf.
Les premiers échanges étaient prévus pour le 1er juillet 2020, mais ont été retardés à cause de la pandémie de Covid-19. Ils sont opérationnels depuis le 1er janvier 2021.
Concernant le Gabon, le président de la République, Monsieur Ali Bongo Ondimba a pris part le 5 décembre dernier au 13e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine.
Il a déclaré : « les Africains doivent saisir l’opportunité de la Zlecaf pour produire davantage et accroître les échanges intracontinentaux. Si l’Afrique produit davantage ce qu’elle consomme, nous y parviendrons.
Dans ce processus, le Gabon prendra toute sa part ». Le chef de l’État gabonais a rappelé que la Zlecaf est le « plus grand projet du 21e siècle en Afrique ». Elle est la zone de libre-échange la plus vaste au monde au regard du nombre de ses États membres. Elle créera un marché continental de biens et services pour une population de plus d’un milliard d'habitants. L’enjeu pour notre continent est historique. Il est déterminant pour les générations futures », a-t-il indiqué.
Mais le 7 décembre 2020, Monsieur Alain Bâ Oumar, président de la CPG, a déclaré lors d’une interview à notre confrère Le Nouveau Gabon que les acteurs de la CPG estiment que le Gabon doit se doter des moyens de contrôle qua- lité des produits en provenance de l’extérieur. Pour se faire, il a invité l’Agence gabonaise de normalisation (l’Aganor) à se doter de laboratoires nationaux inexistants aujourd’hui. Ils réduiront la dépendance vis à vis des mandataires internationaux qui réalisent la totalité des contrôles de conformité avant l’embarquement, c’est-à-dire à l’étranger et ce pour le compte de l’Aganor.
que nous produirons des marchandises que nous pourrons exporter dans le cadre de cette zone de libre-échange ». Consécutivement à la concertation du 29 décembre présidée par monsieur Hugues Mbandinga Madiya, ministre du Commerce, il a été décidé de repousser de 6 mois l’entrée en vigueur du Programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec) pour réorienter les priorités de l’Aganor en harmonie avec la CPG.
Le Progec a pour mission de combattre les importations de marchandises dangereuses, de contrefaçon, et/ou non conformes aux normes en vigueur et de protéger les consommateurs et les intérêts des producteurs locaux. Cette concertation pluri- sectorielle vise à aplanir les divergences sur les conditions d'application de l’évaluation de la conformité aux normes des produits fixées par arrêté afin de favoriser la relance de l’économie.
Ce délai permettra à l’Aganor de se structurer et de fonder les bases de laboratoires nationaux pour que les contrôles qualité des marchandises soient réalisés à l’entrée au Gabon. En effet, aujourd'hui son action repose sur des mandataires internationaux qui contrôlent et analysent à l’étranger. Dès lors, la question se pose : comment contrôler la marchandise qui vient par exemple du Cameroun ou du Sénégal si l’organisme de contrôle se trouve à l’étranger ? L’Aganor travaille avec des collaborateurs compétents qui permettent de répondre aux propres besoins du Gabon. La réelle valeur ajoutée serait dans l’étude profonde de normes spécifiquement gabonaises pour nos produits locaux et pour les produits importés plutôt que de s’appuyer et de copier des normes internationales.
Propos recueillis par Anne-Marie Jobin
le 13 avril 2021
Anne Marie Jobin
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