Par ailleurs, le pays a développé de nombreux services liés, dont le mobile money qui compte désormais plus de 200 000 utilisateurs par mois, pour des volumes de transactions mensuelles de plus de 20 mds F CFA. Avec un chiffre d’affaires global, toutes branches confondues, de 249 mds F CFA en 2019 (5 % du PIB), le secteur emploierait plus de 10 000 personnes. Malgré quelques ralentissements dus à la situation économique depuis 2014, les perspectives du secteur restent positives.
Depuis 2012, le Gabon investit massivement dans la construction d’un réseau fibre optique à haut débit
Les infrastructures se sont mises en place progressivement, notamment grâce au soutien des bailleurs. Le projet CAB 4, colonne vertébrale de l’ambition gabonaise, a été lancé en 2010 avec l’appui financier de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale. Au-delà d’un projet dont la finalité est d’interconnecter tous les pays de l’Afrique centrale, il vise aussi à doter le Gabon d’un réseau performant de communications. Approuvé en mars 2012 par le conseil d’administration de la Banque mondiale, le projet Backbone national gabonais (BNG, boucle optique qui part du point d’atterrissement du câble sous-marin ACE et se déploie sur l’ensemble du territoire) a bénéficié d’un prêt de 58 M$, puis d’un financement additionnel de 23 M$ en 2016. Ce réseau terrestre de 1 500 km traverse le Gabon le long de la voie ferrée. Il est exploité par la société Axione (filiale de Bouygues Énergies & Services) qui intervient comme opérateur privé de ’infrastructure afin d’exploiter, maintenir, et commercialiser les capacités du réseau de fibre optique dans le cadre d’une délégation de service public signée début 2015 avec la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN). Les tarifs ont fortement baissé depuis le début de cette commercialisation, (entre 44 et 88 %) et la qualité s’est grandement améliorée, notamment grâce à la mise en place d’une sécurisation automatique entre les 2 câbles sous-marins qui arrivent au Gabon. Le développement des infrastructures et les réformes entreprises sur le plan institutionnel (redéfinition des rôles de l’ANINF et du régulateur ARCEP) ont permis d’attirer des investissements étrangers, dont le groupe Vivendi Africa (GVA) qui, en 2017, a lancé sa première opération en Afrique en tant que fournisseur d’accès Internet au Gabon, avec un investissement de 10 à 15 M€. L’opérateur a développé la commercialisation grand public de la fibre optique à Libreville en FTTH (Fiber to the home) en partenariat avec la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon).
Ce secteur dynamique est devenu un vivier pour le développement des compétences et de l’innovation
De nombreuses initiatives ont vu le jour en matière de formation, à l’instar du projet « Train my generation 5000 » (partenariat Airtel-Unesco qui vise à former 5000 jeunes aux technologies de l’information et de la communication), ou encore la création du premier campus virtuel d’Afrique centrale (centre de ressources E-Learning Avicenne, inauguré à Libreville en 2016). Tout un écosystème s’est mis en place autour d’initiatives privées tel le challenge « Startupper » de Total. En 2018, en partenariat avec l’État et la Banque mondiale, est lancée la SING (Société d’incubation numérique du Gabon). La société fournit aux entreprises des services de soutien à la transformation numérique (conseils et diagnostics, solutions informatiques, etc.). Elle fonctionne comme une couveuse d’entreprises par le biais de son programme d’accélération intitulé « Cohorte Innovation 4.0» qui offre du soutien au financement et à l’exécution, ainsi qu’un accès au mentorat et aux investisseurs, formations, etc.
Un secteur non négligeable pour l’économie gabonaise
Le secteur du numérique représente un levier de croissance important pour l’économie gabonaise (5 % du PIB). En effet, le marché des télécommunications du Gabon se caractérise désormais par la connexion des principaux centres urbains à la technologie 3G/4G. Le taux de pénétration d’Internet se situe autour de 115 % (en majorité via des terminaux mobiles), tandis que le taux de pénétration du mobile s’élève à 165 %, soit presque 3 millions de lignes mobiles actives en 2019. Le chiffre d’affaires global du secteur atteint près de 250 mds F CFA par an pour un ARPU téléphonie mobile mensuel de 35 000 F CFA. L’exercice 2019 s’est révélé plutôt favorable au secteur : le nombre d’abonnés téléphonie mobile est en hausse de 2,1 %, tandis que le nombre d’abonnements Internet a augmenté de 6,7 %, hausse portée par le développement d’offres concurrentielles sur l’Internet mobile et par l’amélioration de la couverture réseau.
le 7 juin 2021
source : www.tresor.economie.gouv.fr
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