Le tableau 2023 de l’Onec sort dans un contexte particulier. Selon M. Sima Mba, alors que l’année 2022 devait être l’année du « retour à la normale », celle d’une croissance économique retrouvée après les conséquences socio-économiques de la pandémie de covid-19, le début du conflit russo-ukrainien en mars 2022 a malheureusement perturbé les performances économiques et sociales au niveau mondial, avec des inflexions significatives attendues sur le court, moyen et long terme.
EE : Qu’en est-il pour le Gabon ?
Pour notre pays, cette situation entraîne naturellement des défis importants à relever. Pour autant, en 2023, selon des hypothèses partagées, grâce aux atouts du Gabon, notamment dans les secteurs pétrolier, minier, services, etc., la croissance observée en 2022 devrait se poursuivre. Les experts-comptables sont plutôt confiants sur le niveau d’activité en 2023, pour leurs clients comme pour eux-mêmes. Les effectifs de la profession sont en hausse au terme des discussions de notre dernière assemblée générale.
EE : Revenons à l’Onec. Vous représentez une organisation professionnelle dotée d’une personnalité juridique regroupant tous les experts-comptables habilités à exercer la profession libérale d’expert-comptable en République gabonaise. Son rôle est de contribuer au développement économique par la transmission d’une information financière fiable et d’assurer la valorisation et la défense de la profession d’expert-comptable du Gabon au plan national et international. Quel est votre bilan ?
Nous sommes déjà relativement satisfaits du travail mené en termes de visibilité et d’influence de la profession. Les experts-comptables sont plus visibles auprès des pouvoirs publics et de notre environnement économique. Nous avons démontré que nous sommes des interlocuteurs utiles pour tout ce qui touche à la qualité des informations comptables, à l’entreprise en général et aux TPE-PME en particulier. C’est ainsi que nous participons activement au projet d’élaboration du bilan d’ouverture de l’État gabonais conduit par la DGCPT (direction générale de la comptabilité publique et du Trésor). Nous allons également collaborer avec le ministère du Commerce et des PME en accompagnant les entrepreneurs inscrits au sein de « l’espace PME ». Nous accompagnerons également les PME-PMI agréées afin qu’elles bénéficient des financements « garantis » par la SGG (Société gabonaise de garantie) sur la ligne spécifique mise à disposition par la BGFI dans le cadre d’une convention signée avec le ministère des PME-PMI. Il nous faut cependant aller encore plus loin dans la reconnaissance de la profession. La formation et la transformation numérique seront les principaux leviers dans cette dynamique.
EE : Et pourtant votre profession renvoie encore une image relativement austère dont les services semblent réservés aux entreprises matures.
Avec la publication annuelle de notre tableau devenue un événement attendu, qui montre les profils de nos membres, hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, mais tous engagés, notre profession forte de sa diversité, avec les journées de consultations gratuites que nous réalisons régulièrement et les autres actions déjà évoquées, cette perception semble avoir évolué assez positivement. Afin d’accompagner les efforts des pouvoirs publics pour lutter contre l’inflation et la vie chère, nous avons avancé significativement dans la formulation d’une politique de modération tarifaire et la rédaction de nos barèmes indicatifs des prix. Nous espérons pouvoir les présenter à notre tutelle (ministère de l’Économie et de la Relance) avant la fin de l’année.
EE : Pouvez-vous nous en dire davantage sur le levier formation ?
La formation continue de nos membres est requise afin de répondre de façon efficace aux attentes de nos clients. Chaque membre de l’ordre doit justifier d’au moins 40 heures de formation continue par an sur une période de trois. L’ordre a la responsabilité d’y veiller, d’accompagner ou de sanctionner les contrevenants (selon les modalités fixées par le conseil de l’ordre et notre comité technique permanent dédié).
En 2022, avec le concours de la DDPI (CSOEC/CNCC français), nous avons exécuté 70 heures de formation au profit des membres de l’ordre et de leur personnel. Le plan de formation 2023 sera enrichi et prendra en compte les attentes et les observations formulées. Notre plateforme pour les formations d’e-learning sera livrée avant la fin de cette année. Le contrôle de l’obligation de formation sera conduit conformément à nos textes.
Dans ce domaine, nous avons également avancé dans la restructuration du centre de formation Adec/Intec Paris et du cursus de l’expertise comptable, le tout grâce à la collaboration de nos partenaires de l’INSG, de l’IST et de la FEG.
EE : Êtes-vous directement liés à la DGI ? Outre la publication des rapports, quels sont les rôles que vous assumez ?
Afin d’accompagner l’élargissement de l’assiette et des recettes fiscales, nous poursuivrons des discussions de haut niveau entamées avec la DGI (direction générale des impôts) à l’effet de digitaliser le processus de réception des DSF (déclarations statistiques et fiscales). De nouveaux membres nous rejoignent en 2023. Cette attractivité, cette vitalité continue favorisent naturellement le développement de nos capacités en faveur de nos clients et des services de l’État. Comme indiqué plus haut, en 2023, la croissance économique du Gabon se poursuivra. Les membres de l’Onec resteront engagés aux côtés de leurs clients pour que cette croissance soit visible pour eux tous !
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2023 DE L’ONEC
L’Ordre national des experts-comptables a tenu sa 3e assemblée générale ordinaire ce samedi 15 avril 2023 à Libreville, à l’effet notamment d’examiner le rapport moral et financier du président du Conseil, d’approuver les comptes de l’exercice 2022 et de voter le budget de l’exercice 2023.
Cette réunion a été rehaussée par la présence exceptionnelle de Monsieur Gabin Otha Ndoumba, directeur général des Impôts. Ce dernier a, d’une part, présenté les grandes lignes du plan stratégique de l’institution dont il a la charge et a rappelé d’autre part l’impérieuse nécessité pour notre pays de l’amélioration des recettes fiscales ainsi que les défis de l’élargissement de l’assiette fiscale et de la lutte contre la fraude fiscale qui lui sont sous-jacents. Il a reconnu l’intérêt d’une profession comptable forte et organisée, et la fonction d’acteurs de la fiscalité et de partenaires privilégiés de la direction général des Impôts des experts-comptables.
L’assemblée générale s’est félicitée de la visibilité de l’Onec au travers notamment de la coopération avec les administrations nationales (DGCPT, PNPE ex-ONE, CNAC, ANIF, CNLEI, etc.) et les organisations internationales (Ohada, CSOEC, CNCC, Fidef, Pafa, etc.), du concours du meilleur mémoire des écoles de commerce ou de l’arrivée de nouveaux membres.
Sur le plan de la gouvernance, les comptes de l’exercice 2022 ont été certifiés sans réserve par le commissaire aux comptes et approuvés par l’assemblée générale qui, en conséquence, a donné quitus entier au conseil de l’ordre.
Enfin, l’assemblée générale a approuvé les différents plans de travail de l’exercice 2023 et voté le budget de fonctionnement et d’investissement. Elle a notamment demandé au conseil de l’ordre de redoubler d’efforts pour relever les défis de l’exercice illégal (des professions de commissaire aux comptes et d’expert-comptable) et de finaliser le projet de barèmes à soumettre à l’autorité de tutelle.
le 15 mai 2023
Anne-Marie Jobin
ONEC, Economie, Comptabilité
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