L’ARTF nous tient informés de ses activités qui entraînent des répercussions directes sur nos vies, nos activités et sur l’économie du pays. En effet, que nous soyons de simples voyageurs ou des acteurs de divers secteurs industriels, des opérateurs économiques, nous sommes tous tributaires des transports, notamment la voie ferrée qui traverse le Gabon de part en part. Nous saluons donc cette initiative louable qui nous permet aussi, à nous le grand public, de mieux apprécier la fonction, le travail, le rôle essentiel de régulation parmi les acteurs économiques qui exploitent la voie ferrée. Au cours de l’année 2022, l’issue et les résultats de plusieurs grands rendez-vous ont été révélés, notamment dans l’édition des Échos de l’Éco du mois de septembre. Nous revenons sur quelques sujets dont l’aboutissement est en cours.
Dans sa mission d’arbitrage, l’ARTF est saisine courant septembre 2022 par les opérateurs économiques du secteur forestier. Dès cet instant, un dialogue de haut niveau se tient dans les locaux de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) en présence du ministre des Transports, Monsieur Brice Constant Paillat, assisté du ministre délégué des Eaux et Forêts, Monsieur Michel Stéphane Bonda, en présence du représentant de l’Union des forestiers et industriels du bois du Gabon, de la direction générale de la Setrag, des autorités de l’ARTF ainsi que des responsables des entreprises forestières (Rougier, GSEZ, EGG, etc.).
Au centre des discussions émerge la problématique liée au transport des grumes via le réseau ferroviaire, seule alternative fiable pour les différents opérateurs économiques exerçant dans ce secteur. Il en ressort que, face à de nombreuses limites en matière de régulation dans le cadre de la mise à disposition des sillons pour la filière forêt-bois, celle-ci ne représente aujourd’hui que 4 % d’utilisation de la voie ferrée comparativement à d’autres ressources transportées.
Dans ce contexte, les contraintes évoquées au cours de ces échanges démontrent à suffisance l’importance du rôle du régulateur qu’est l’ARTF dans ses missions d’arbitrage entre les opérateurs économiques de la filière forêt bois et la Setrag. Au terme des discussions, le secrétaire exécutif de l’ARTF a proposé aux différents protagonistes une séance de travail technique à même de satisfaire toutes les parties. Ainsi, les ministres ont instruit l’ARTF et la Setrag à mettre en place sous 72 heures un plan d’urgence pour l’évacuation des grumes accumulées.
En parfaite osmose avec les exigences du Plan d’accélération de la transformation 2021-2023 (PAT) relatif aux projets prioritaires du pivot économique, ces hauts responsables ont décidé de mutualiser leurs efforts pour résoudre la problématique du transport des grumes par la voie ferroviaire. Il est évidemment indispensable à l’économie du pays que ces produits forestiers soient acheminés pour être traités.
À l’issue de ce dialogue de haut niveau, une task force composée des représentants de la Setrag, de Gsez, des entreprises forestières et de l’ARTF s’est immédiatement mise au travail pour trouver des solutions idoines. Un passage de 4 trains bloc/semaine (soit 2 à 4 sillons) a permis de rattraper quasiment le transport des grumes stockées dans les parcs à bois de l’intérieur du pays. Les entreprises forestières en ont profité pour demander que des wagons grumiers soient budgétés et inclus dans le plan d’urgence de la Setrag. Affaire à suivre.
Un autre arbitrage a vu l’ARTF se positionner pour démêler le différend relatif à l’exploitation du port sec situé en périphérie de Franceville qui oppose Bolloré à Transform. Nous en connaîtrons l’issue bientôt.
L’ARTF s’implique aussi dans la construction de la nouvelle voie ferrée qui reliera le site minier de Belinga à Port-Gentil. Les wagons chargés de minerai de fer traverseront un corridor et désenclaveront les localités avoisinantes.
Des visites inopinées sont régulièrement effectuées par l’ARTF sur les chantiers dits des zones instables identifiées entre le PK 20 au PK 82. L’ARTF a pu constater l’avancement des travaux matérialisés par un raccordement de 7,4 km à la voie principale sur la zone des travaux effectués par l’entreprise Colas, l’objectif étant de permettre à la Setrag de poser le rail dans les délais impartis afin rendre disponible l’usage des embranchements pour dévier ces zones de déraillement. Ce chantier est bien avancé, mais nous y reviendrons. À la lecture de ces brefs résumés des quelques-uns des sujets sur lesquels s’investit l’ARTF, nous comprenons mieux l’intérêt d’une Autorité de régulation dans ce secteur des transports et notre journal se satisfait de se faire l’écho de ses résultats. L’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), dans sa nouvelle vision des bonnes pratiques et d’un nouveau modèle de gouvernance dictées par les plus hautes autorités, poursuit son action afin d’adapter l’évolution du chemin de fer aux exigences modernes de transformation, pour un chemin de fer plus sur et moderne.
le 9 décembre 2022
Anne-Marie Jobin
Transports ferroviaires, Arbitrage, Gabon
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