Créée en mai 2007, Handling Partner Gabon est l’entreprise intégrée au monde aéroportuaire du Gabon. HPG opère uniquement au Gabon, avec deux actionnaires principaux, le FGIS (Fonds gabonais d’investissements stratégiques ; 42 %) et la Société R-Logistic (39 %). En avril 2021, HPG crée un département baptisé Sikka. Son rôle : améliorer et faciliter les diverses formalités des voyageurs en proposant une gamme de services annexes qui s’adressent à tous les voyageurs de toutes les compagnies aériennes. Décembre 2022, Sikka devient le partenaire officiel d’Air France. Quand on connaît le niveau d’exigence de la compagnie Air France, il est légitime que nous souhaitions en savoir davantage sur ce partenariat. Nous avons rencontré Monsieur Olivier Berni, directeur général de HPG.
EE : Monsieur Berni, quelles sont les offres de services que vous proposez à vos clients ?
HPG fournit aux compagnies aériennes des services d’assistance en escale liés à l’enregistrement des passagers, de leurs bagages, à la prise en charge des personnes à mobilité réduite, au chargement des avions, au nettoyage des avions et à toutes les opérations sur les pistes relatives au repoussage et au placement des appareils. Hormis la compagnie AFRIJET et DHL qui s’auto-assistent, HPG est le trait d’union avec toutes les activités qui se déroulent sur les pistes. Nous ne sommes pas responsables des avitaillements des avions en kérosène, mais nous avons la charge de la transmission des ordres et de tout déplacement relatif à la sécurité.
EE : Quel est l’effectif de HPG ?
Au 31 décembre, nous compterons 300 collaborateurs, dont 125 femmes et 175 hommes. Nous sommes opérationnels H24 et 7/7j. Des équipes de nuit et des personnels spécifiques peuvent être appelés pour répondre aux urgences. Par notre concession avec l’État, nous avons une obligation de service public. En conséquence, même s’il n’y a aucune activité de nuit prévue, nous nous devons d’assurer une présence pour pallier tout problème éventuel. Par exemple, il y a peu, une personne a eu un malaise dans un avion qui survolait le Gabon. Pour que le malade reçoive les soins nécessaires, nous étions présents à l’atterrissage, alors même qu’il n’était pas prévu. Il s’agit donc d’être opérationnels, quelles que soient les situations.
EE : Quel est le nombre de compagnies aériennes qui desservent Libreville ? Quelles sont-elles ?
L’aéroport accueille actuellement 13 compagnies aériennes, car 3 ont suspendu momentanément leur desserte (Air Burkina, Sky Mali, LAG) : Air France, Turkish Airlines, Ethiopian Airlines, Air Sénégal, Asky, Rwandair, Air Côte d’Ivoire, Equaflight, Transair, CamairCo, Royal Air Maroc, Ceiba et Mauritanian Airlines. Au 31 octobre 2022, ces compagnies ont enregistré 2 218 mouvements et 311 118 passagers cumulés (départs et arrivées). Les vols cargo, privés ou d’État, représentent à cette même date 3 263 mouvements.
EE : HPG a signé un accord de partenariat avec Air France pour le compte de Sikka. Le niveau d’exigence de cette compagnie n’est pas un secret. En quoi consiste ce partenariat ?
Ce partenariat est un réel avantage, un profit pour les passagers Air France possesseurs d’une carte Flying Blue. En effet, il s’agit de créditer des miles à tous les détenteurs de ces cartes utilisant les services de Sikka, au départ comme à l’arrivée de Libreville, quelle que soit la compagnie sur laquelle ils voyagent. La base de cette dotation correspond à 3 miles pour 650 F CFA ou un euro dépensé. Bien entendu, la quantité est fonction du pass Sikka acheté : Silver, Gold ou Platinum. Nous sommes fiers de ce partenariat à ma connaissance unique sur le continent sur ce type d’activité. Nous devenons ainsi le premier partenaire sur l’Afrique centrale. Nous ne doutons pas de la raison d’être de ce partenariat sachant qu’au Gabon, plus de 20 000 cartes Flying Blue sont identifiées. Ce qui, au regard de la démographie, est un ratio unique au monde. Donc, l’intérêt pour Sikka est, à minima, de doubler sa clientèle.
EE : Vous travaillez avec toutes les compagnies aériennes n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui différencie vos services dispensés aux voyageurs d’Air France par rapport aux autres ? Une priorité ? Un tarif ?
Aucune différence, aucune sélection, tous les voyageurs sont pour nous des personnes à qui l’on doit un service et tous sont traités individuellement avec la même attention. En revanche, seuls les titulaires de carte Flying Blue bénéficient de miles, mais cela n’est pas un service, c’est une fonction qui nous incombe, relative au partenariat qui fait l’objet de ces précisions. Dans un futur proche, les possesseurs de ces cartes pourront aussi payer les services Sikka avec des miles.
EE : Les services Sikka sont en place depuis avril 2021. Le succès est-il à la hauteur de vos attentes ?
Oui, les services Sikka remportent un vif succès et se développent rapidement. Nous regrettons de passer beaucoup de temps à batailler pour lutter contre les personnes qui offrent des facilitations sans autorisation. Il n’y a aucune équité dans le traitement de ces services qui sont proposés par des opérateurs sans aucune formation, aucune assurance, qui ne payent aucune redevance à l’autorité aéroportuaire, aucun impôt. À cet effet, nous collaborons avec l’Office national de sûreté et de facilitations des aéroports gabonais (ONSFAG) pour remettre les choses en ordre.
EE : Selon vous, quelle est la marge de progression de Sikka ?
Elle est très importante au regard de l’image du Gabon qui est de plus en plus valorisée à l’international. Entre les promotions, la représentation à l’exposition universelle de Dubaï qui a suscité une attention et une curiosité particulières, la création d’un ministère exclusivement dédié au développement du tourisme, au dynamisme du Club tourisme de Libreville, à la réouverture de e.visa, aux lodges ouverts depuis peu, etc., autant d’atouts pour que la fréquentation de l’ADL prospère. Le département Sikka est jeune et durant cette 1re année de fonctionnement, nous avons peaufiné notre approche commerciale. Nous signons à présent des contrats avec des entreprises, avec des responsables d’organisations d’événements, des ONG, etc.
Par ailleurs, si HPG n’est installé qu’au Gabon, les services Sikka intéressent des aéroports tels que Brazzaville, Douala, Conakry, Malabo, etc. Par conséquent, Sikka pourrait élargir son activité en créant une franchise, une licence de marque, ce qui exigerait l’application de nos process, du port de nos uniformes, le respect d’une charte globale, etc. Ce projet est à l’étude, nous y reviendrons.
EE : Quel est le nombre de personnes employées par Sikka ? Comment sont-elles formées ?
Aujourd’hui, 35personnes composent l’effectif. Elles suivent des formations commerciales, sur la qualité des services ainsi que des formations obligatoires et réglementaires relatives à la sécurité, à la sûreté et à l’assistance aéroportuaires, et ce de manière régulière. La majorité de nos hôtesses sont bilingues, voire trilingue. Grâce à leur professionnalisme, Sikka ne peut que prospérer.
le 12 décembre 2022
Anne-Marie Jobin
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