Le Gabon et la Russie entretiennent des relations de coopération bilatérale depuis 1973. Durant ces 49 années, les échanges commerciaux ont évolué et se sont intensifiés. Selon les données du ministère du Commerce gabonais, le montant de ces échanges a atteint 118 millions de dollars en 2018.
En octobre 2019, Vladimir Poutine et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, à l’époque président en exercice de l’Union africaine (UA), ont invité les dirigeants africains au sommet de Sotchi. Au mois de juin 2021, le 24e forum économique de Saint-Pétersbourg a tenu toutes ses promesses. À la conquête de nouveaux partenaires, le Gabon a présenté une délégation importante dirigée par Madame Carmen Ndaot, ministre de la Promotion et des Investissements, et Monsieur Hugues Mbadinga Madiya, ministre du Commerce. À cette occasion ont été identifiés des investisseurs potentiels dans le secteur culturel, l’énergie, les hydrocarbures, le gaz naturel et le bois. Dans ce cadre, ils ont promu les projets inscrits au Plan d’accélération de la transformation. Plusieurs sujets ont été abordés et les Échos de l’Éco s’intéressent particulièrement à l’aspect économique et commercial, au sens large du terme. Son Excellence, Monsieur Ilias Iskandarov, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie, résident au Gabon depuis le 9 septembre 2020, a accepté de répondre à nos questions.
Échos de l’Éco : Excellence, le sommet de Sotchi avait pour objectif de renforcer la présence russe sur l’ensemble du continent africain. Sur le plan commercial et économique, peut-on établir un bilan tout en considérant l’impact inévitable de la pandémie de covid-19 ?
Évidemment, il convient de noter que l’émergence d’un nouveau coronavirus a changé drastiquement la coopération entre tous les pays, y compris la Fédération de Russie et la République gabonaise. Quasiment tous les domaines ont été relégués à l’arrière-plan, les réunions en présentiel en 2020 ont été annulées. Cependant, la Russie et le Gabon mettent tout en œuvre pour résister à la propagation du virus et rétablir l’intensité précédente de ces relations. La Russie a considérablement contribué à la lutte contre la propagation de la covid-19. Elle a développé et introduit plusieurs vaccins. Le vaccin le plus répandu est Sputnik V qui a été le premier enregistré au monde. Il s’appuie sur une plateforme de vecteurs d’adénovirus humains bien étudiée. À ce jour, Sputnik V a été approuvé dans 71 pays pour une population totale de 4 milliards de personnes. L’efficacité du vaccin est de 97,6 % selon des données sur l’incidence du coronavirus chez les Russes vaccinés avec les deux composants du médicament. Le vaccin Sputnik V est efficace contre les nouvelles souches de coronavirus. En octobre 2019, le sommet et le forum économique Russie-Afrique se sont tenus à Sotchi sous la devise « Pour la paix, la sécurité et le développement ». C’était la première fois qu’un événement d’une telle ampleur, sans équivalent dans l’histoire des relations russo-africaines, était organisé en Russie contemporaine. Les délégations officielles des pays africains et les représentants des entreprises se sont dits très intéressés par le développement de l’interaction ainsi que par l’approfondissement et le renforcement de la coopération russo-africaine. Le forum économique Russie-Afrique a été précédé d’un immense travail préparatoire qui a permis de renforcer et d’élargir les liens entre la Russie et l’Afrique. À l’issue des négociations, 92 accords, contrats et mémorandums de compréhension ont été signés. La valeur totale des documents signés atteint 1trillion de roubles, soit plus de 16 mds de dollars. La plupart des accords ont été conclus dans les domaines de l’exportation et des activités économiques extérieures, de la coopération internationale, de la haute technologie, du transport et de la logistique, de l’exploration minière et géologique, de l’investissement et de la banque. Des domaines prioritaires de coopération économique ont été identifiés, dans lesquels des résultats concrets pourront déjà être obtenus dans les années à venir : l’énergie, notamment les sources d’énergie renouvelables ; le développement des infrastructures, en particulier les chemins de fer et le logement ; l’exploitation minière et le traitement des minéraux modernes et de haute technologie ; l’agriculture, les technologies numériques, l’exploration géologique, la médecine, la science et l’éducation. Nous avons déjà entamé le travail dans certains domaines, mais le développement principal de la coopération est prévu pour les années à venir, puisque de nombreuses activités ont été suspendues en 2020 en raison du coronavirus. Les préparatifs du deuxième sommet Russie-Afrique, qui se tiendra en 2022, sont désormais en cours. Le Gabon, pour sa part, s'est engagé à favoriser la préparation du sommet. Nous espérons discuter de la poursuite de la coopération dans des domaines prometteurs et signer de nouveaux contrats. Par conséquent, il est primordial de souligner que la Russie attend du Gabon une participation active au sommet et des propositions concrètes de projets qui présentent un intérêt économique précis pour Libreville. À cet égard, je considère qu’il est nécessaire d’accroître les contacts entre les milieux d’affaires des deux pays et de préparer un large éventail de contrats qui seront signés en marge du deuxième sommet Russie-Afrique.
Monsieur Iskandarov, vous êtes en poste à Libreville depuis 17 mois. Avec ce recul, quel regard portez-vous sur les perspectives de développement entre nos deux pays ?
C’est un réel privilège pour moi de représenter la Fédération de Russie en République gabonaise au moment où nos pays intensifient leur dialogue politique, œuvrent à élargir une coopération mutuellement avantageuse dans les domaines économique, commercial, militaro-technique et humanitaire, dans l’esprit des accords conclus lors de la rencontre entre S.E.M. Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, et S.E.M. Ali Bongo Ondimba, président de la République gabonaise, en juillet 2018 à Moscou, ainsi qu’à travers les contacts des représentants officiels russes et gabonais en marge du sommet Russie–Afrique à Sotchi en octobre 2019. Nos échanges dans le domaine politique se situent à un niveau élevé et répondent bien aux intérêts de nos deux pays. La Fédération de Russie est intéressée par la consolidation et l’élargissement d’un partenariat mutuellement bénéfique avec la République gabonaise, dans tous les domaines. J’ai été désigné comme ambassadeur de la Fédération de Russie en République gabonaise à un moment très difficile, où l’on ne savait pas encore comment nous allions faire face à la pandémie. Toutes les négociations, toutes les rencontres ont été reportées et, par conséquent, le développement des relations dans de nombreux domaines a été suspendu. Néanmoins, en 2021, grâce aux efforts conjoints avec nos partenaires gabonais, plusieurs visites importantes se sont tenues, notamment au niveau ministériel, afin de trouver de nouvelles opportunités pour établir un partenariat bénéfique pour chacune des parties. En mai 2021, S.E.M. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et S.E.M. Pacôme Moubele Boubeya, ministre des Affaires étrangères de la République gabonaise, se sont entretenus à Moscou. Au cours des négociations, les parties ont examiné les questions relatives au renforcement des relations russo-gabonaises, notamment l’approfondissement du dialogue politique, le renforcement d’une coopération commerciale et économique mutuellement bénéfique, l’expansion des liens humanitaires. De plus, l’année dernière, S.E.M. Michael Moussa Adamo, ministre de la Défense, a visité la Russie et s'est entretenu avec les autorités militaires russes. Ils ont examiné les projets de coopération en matière de défense et ont échangé leurs points de vue sur les questions d’actualité liées à la sécurité régionale sur le continent africain. Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg 2021 a vu la participation d’une délégation gabonaise conduite par S.E.M. Hughes Mbadinga Madiya, ministre du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Industrie, et S.E. Mme Carmen Ndaot, ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats public-privé, chargée de l’Amélioration de l’environnement des affaires. Leur visite s’est soldée par la signature d’un accord de coopération entre l’Agence nationale de promotion des investissements, la Confédération syndicale gabonaise et la Roscongress Foundation. En ce qui concerne le développement de la coopération, la Russie possède un grand potentiel dans le secteur de la technologie, ce qui peut contribuer à renforcer la souveraineté et l’indépendance du Gabon, notamment dans le domaine de la cybersécurité et de la sécurité alimentaire, ainsi que dans la lutte contre la propagation du virus. Ces développements scientifiques sont actuellement novateurs et la plupart n’existent dans aucun autre pays du monde. Les entreprises russes sont intéressées par une coopération avec le Gabon dans divers domaines. Ainsi, une entreprise comme Transmashholding, l’un des leaders mondiaux de la production de matériel roulant pour le transport ferroviaire, est prête à envisager une collaboration avec Libreville. PhosAgro et Uralchem, leaders mondiaux de la production d’engrais, souhaitent s’installer au Gabon. Le représentant spécial du ministère des Affaires étrangères de la Russie chargé du secrétariat du forum du partenariat Russie-Afrique, S.E.M. Oleg Ozerov, s’est rendu à Libreville au début du mois de décembre 2021. Il a été reçu par S.E. Mme Rose Christiane Ossouka Raponda, Premier ministre, chef du Gouvernement, S.E.M. Pacôme Moubele Boubeya, ministre des Affaires étrangères, S.E.M. Michael Moussa Adamo, ministre de la Défense et S.E. Mme Carmen Ndaot, ministre des Investissements. S.E.M. Oleg Ozerov s’est également entretenu avec M. Ghislain Moandza Mboma, directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements. Pendant ces négociations, les participants ont discuté de la promotion d’un partenariat commercial et économique bilatéral mutuellement avantageux et de la coopé ration entre les communautés d’affaires de Russie et du Gabon. L’accent a été mis sur la mise en œuvre de projets conjoints dans le domaine de la production agricole, la fourniture d’engrais à base de potasse et de phosphate, ainsi que sur les mesures conjointes de lutte contre la pandémie de coronavirus. En répondant concrètement à votre question, ce sont les principaux domaines dans lesquels nous avons des perspectives de coopération. À propos des relations politiques, un événement déterminant a été l’élection du Gabon en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2022-2023. Cela ouvre des possibilités supplémentaires d’échanges de vues entre nos pays sur tous les sujets d’actualité à l’agenda international. Bien entendu, le focus portera sur les domaines prioritaires définis par Libreville pour son travail au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, à savoir la promotion des intérêts nationaux et régionaux sur des questions brûlantes de l’agenda des Nations unies : la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix sur le continent africain, l’égalité des sexes, la protection des personnes vulnérables dans les conflits armés, le changement climatique et la lutte contre le trafic illicite d’armes dans la région du Sahel. La Russie respecte fortement la politique du Gabon sous la présidence de S.E.M. Ali Bongo Ondimba visant à maintenir des relations équilibrées et à diversifier sa politique étrangère et ses liens économiques extérieurs. Dans ce contexte, nous ferons de notre mieux pour renforcer et élargir l’interaction entre Moscou et Libreville au sein de multiples forums internationaux afin de contribuer à la recherche commune de solutions pour venir à bout des situations de conflit sur le continent africain et accroître le niveau de bien-être de nos peuples. Le Gabon a soutenu à plusieurs reprises les résolutions russes lors des sessions de l’Assemblée générale des Nations unies et nous comptons bien poursuivre notre appui réciproque sur les différentes propositions.
En 2019, juste après le sommet de Sotchi, les échanges commerciaux entre nos deux pays concernaient principalement l’exportation de 266 000 tonnes de manganèse. Combien de tonnes de cette matière première vous sont livrées aujourd’hui ? À quelle industrie sont-elles destinées ?
Depuis le premier sommet Russie-Afrique, le nombre de contacts politiques et économiques entre Moscou et Libreville n’a cessé d’augmenter. Cela s’explique par le fait que les hommes d’affaires russes et gabonais sont à la recherche de certaines niches dans la coopération bilatérale. Je souligne qu’en en 2021, les échanges commerciaux entre la Russie et le Gabon ont crû de 46,5 % par rapport à l’année précédente, c’est-à-dire qu’ils sont passés de 46,9 millions de dollars en 2020 à 68,7 millions de dollars en 2021. La hausse des échanges avec le Gabon en janvier-octobre 2021 est due à une augmentation de 44,8 % des achats russes de minerais et concentrés de manganèse (de 41,3 millions de dollars en 2020 à 59,9 millions de dollars en 2021). Dans le même temps, la croissance des exportations est liée à une augmentation de 79,7 % des livraisons russes au Gabon de blé et de méteil (de 2,7 millions de dollars à 4,8 millions de dollars), et une multiplication par 16 des livraisons de viande et d’abats de poulet (de 96 000 dollars à 1,5 million de dollars). Les plus grands producteurs de ferro-alliages de Russie achètent régulièrement de grandes quantités de minerais et de concentrés de manganèse au Gabon. Je précise que la Russie recherche des partenaires fiables sur le continent africain et nous espérons que le Gabon en fera partie. Cette approche s’inscrit exactement dans la ligne adoptée par le président de la République gabonaise S.E.M. Ali Bongo Ondimba sur la diversification des partenaires internationaux.
La Russie est également intéressée par le pétrole et le gaz gabonais. Des avancées commerciales sont-elles à noter ?
Le Gabon reste l’un des principaux pays producteurs de pétrole du continent africain. À la fin de l’année 2021, Libreville occupe la cinquième place parmi les plus grands producteurs de pétrole en Afrique subsaharienne. Pour sa part, la Russie, qui est également un grand fournisseur de pétrole et de gaz, est favorable à une coopération plus étroite avec le Gabon. Selon Moscou, cette collaboration vise principalement à coordonner les activités et à élaborer une politique commune en matière de production pétrolière ainsi qu’à maintenir la stabilité des prix du pétrole, à assurer un approvisionnement stable des consommateurs et à rentabiliser les investissements dans l’industrie pétrolière. Dans le secteur du gaz, la Russie et le Gabon font également front commun en matière de protection de l’environnement. Les deux pays plaident conjointement pour une réduction du torchage du gaz sur les sites de production pétrolière, qui nuit à l’environnement. Par exemple, Moscou et Libreville ont signé l’initiative de la Banque mondiale visant à mettre fin à la pratique du torchage du gaz d’ici 2030. Si nous pouvions utiliser tout le gaz associé pour produire de l’électricité, nous pourrions générer plus d’électricité que le continent africain entier n’en consomme aujourd’hui.
La Russie est très impliquée dans la préservation de la nature et des animaux. Comment intervenez-vous au niveau du Gabon ?
La Russie estime que la préservation de la nature et des animaux est une responsabilité commune à tous les pays et à l’ensemble de l’humanité. Nous l’avons affirmé à plusieurs reprises lors des sessions de l’ONU. Aujourd’hui, la question de la préservation de la nature et des populations animales est plus pertinente que jamais, car les activités humaines, le développement industriel et la technologie ont souvent un impact négatif sur l’environnement. Moscou possède un potentiel naturel unique et considérable, c’est pourquoi la préservation de la biodiversité est notre priorité. Notre pays met en œuvre une stratégie de protection et de restauration des animaux et des plantes rares. Nous soutenons l’idée d’une coopération internationale plus étroite sur toutes les questions de protection de la flore et de la faune, de l’air et de l’eau. La Fédération de Russie est ouverte à de nouvelles propositions concrètes dans le domaine de la préservation de l’environnement et de la protection des animaux, y compris celles émanant de la République gabonaise. Le premier pas a déjà été fait afin d’établir une coopération dans cette direction. Nous savons que le Gabon lutte activement contre l’extermination d’animaux rares, notamment les éléphants de forêt. En 2019, le ministère russe de la Défense a fourni gratuitement des armes légères à la République gabonaise pour lutter contre le braconnage. Nous espérons que cette contribution de notre pays aidera à préserver la diversité naturelle du Gabon qui joue un rôle primordial dans les efforts internationaux visant à lutter contre le changement climatique.
Concernant les bois du Gabon, quels sont les volumes d’échanges entre nos deux pays ?
Notre pays fournit du bois et des produits de pâte à papier au Gabon. Mais, en 2020, le volume de ces livraisons n’est pas très élevé, il représente seulement 0,3 %. En ce qui concerne les importations de bois gabonais en Russie, pendant la période de février 2020 à janvier 2021, le montant s’est élevé à 177 000 dollars pour un poids total de 81,2 tonnes. Dans ce secteur, il existe certainement des perspectives d’augmentation du chiffre d’affaires commercial et de création de nouvelles possibilités de coopération.
À l’issue du forum économique international de Saint-Pétersbourg qui s’est déroulé en juin 2021, un accord a été signé entre le conseil d’affaires Russie-Afrique et l’ANPI. Il vise à promouvoir le cadre des affaires et des investissements. Une délégation d’hommes d’affaires russes était attendue en juillet 2021 à Libreville. Qu’en est-il ?
En effet, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, la base juridique pour le renforcement des liens entre l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) et l’Association de coopération économique avec les pays d’Afrique (ACEPA) a été établie par la signature d’un protocole entre les deux organisations. Il a également été convenu que des visites réciproques de l’ANPI et de l’ACEPA en Russie et au Gabon auront lieu dans un avenir proche. Néanmoins, à cause de la propagation d’un nouveau coronavirus et du renforcement des mesures restrictives nationales tant en Fédération de Russie qu’en République gabonaise, il a été décidé de reporter les visites réciproques à l’automne 2021. Début novembre, une nouvelle souche du virus « omicron » est apparue, qui a causé la suspension immédiate des liaisons aériennes avec plusieurs pays africains. Je ne cache pas que la visite des représentants des grandes entreprises russes avait déjà été coordonnée avec les ministères et départements gabonais, mais elle a dû être reportée à nouveau à cause des annulations de vols. Donc, vous pouvez voir que nous sommes dans une position de forte dépendance par rapport à cette pandémie. Mais je crois que nous pourrons revenir à la vie d’avant covid-19 dans un avenir proche et continuer à renforcer les relations politiques, commerciales et économiques de nos deux pays.
Des industriels russes sont-ils intéressés par la zone économique de Nkok et les avantages qu’elle offre aux investisseurs étrangers ?
En décembre 2021, le représentant spécial du ministère des Affaires étrangères de la Russie chargé du secrétariat du forum du partenariat Russie-Afrique, S.E.M. Oleg Ozerov, et moi-même avons visité la zone économique spéciale Nkok. Sur place, nous avons vu les principaux sites industriels de plus de 90 entreprises. Grâce à ce projet, les autorités gabonaises ont su créer plusieurs milliers d’emplois pour les citoyens. Les représentants de la zone de Nkok avaient préparé un vaste programme de présentation. Nous avons vu de nos propres yeux tout le potentiel de la zone économique spéciale de Nkok qui peut certainement attirer des investisseurs étrangers, y compris russes. Nous avons déjà diffusé l’information sur Nkok à nos investisseurs et je pense qu’après notre visite à la zone économique spéciale, les hommes d’affaires russes seront intéressés par la possibilité d’une collaboration plus étroite avec les entrepreneurs gabonais.
Chaque année, le gouvernement de la Fédération de Russie octroie aux jeunes citoyens gabonais des bourses d’études dans les établissements de l’enseignement supérieur russe. Quelles sont les conditions d’obtention ?
Les bourses de coopération sont accordées à ceux qui souhaitent faire leurs études dans nos universités dans le cadre de programmes de licence/spécialité, de master/ internat et de doctorat. Chaque année, le gouvernement de la Fédération de Russie alloue un quota à chaque pays participant au programme. En 2021, nous avons réussi à presque doubler le nombre de personnes, qui est aujourd’hui de 30, dont au moins 15 % sont prévues pour des programmes de doctorat et au moins 25 % pour des programmes de master et d’internat. Nous espérons une augmentation dans un avenir proche, étant donné l’intérêt des jeunes Gabonais à venir étudier dans notre pays. Nous avons déjà reçu plus de 160 demandes cette année. Pour se qualifier, les candidats doivent s’inscrire en ligne sur https://education-in-russia.com/, remplir des informations personnelles et un formulaire de candidature, puis joindre certains documents originaux scannés. Les informations sur les documents requis sont disponibles sur le site indiqué. Après avoir rempli le formulaire, le candidat doit le soumettre pour examen dans le délai imparti. Les étudiants potentiels doivent savoir que les demandes en statut « Brouillon » ne seront pas prises en considération. En cas de difficultés à s’inscrire et à remplir le formulaire de candidature, le candidat peut demander conseil en soumettant un appel dans le compte personnel du site web « Education in Russia ». Les candidats peuvent participer au processus de sélection pour une seule direction de formation/spécialité et dans un seul niveau d’enseignement. Au cours de la première étape du processus de sélection mené par l’ambassade de la Fédération de Russie au Gabon, les candidats dont les demandes contiennent l’ensemble des documents requis sont présélectionnés sur la base d’indicateurs moyens de l’éducation antérieure ainsi que de points de bonus pour les réalisations individuelles. Pour que les réalisations individuelles soient prises en compte, les candidats sont tenus de présenter des preuves de réalisations individuelles (de nature scientifique, sportive ou créative), à condition qu’elles aient été obtenues au plus tôt trois ans avant la demande (c’est-à-dire que cette année, la restriction s’applique aux réalisations obtenues avant 2019). La priorité dans le processus de sélection est accordée aux lauréats ou aux finalistes des concours internationaux : à résultats égaux, ils sont considérés comme ayant passé avec succès la première étape du processus de sélection et figurent en tête de la liste des candidats à la bourse. Pour les candidats qui ne figurent pas sur la liste des lauréats, une liste de réserve de 20 % du nombre total de places est constituée (c’est-à-dire que six personnes supplémentaires auront la chance d’avoir la bourse). Cette liste est formée par le nombre de candidats inscrits sur la liste du concours à la suite des candidats qui ont été sélectionnés, par ordre de notes décroissant. Ensuite, la liste des candidats sélectionnés est envoyée au bureau central de Rossotrudnichestvo (agence fédérale russe chargée de la coopération humanitaire internationale), qui examine les résultats de la première étape de sélection et envoie une lettre d’accompagnement au ministère des Sciences et de l’Enseignement supérieur de la Fédération de Russie avec les résultats formés pour la deuxième étape de sélection. La deuxième étape de sélection est effectuée par le ministère des Sciences et de l’Enseignement supérieur et par les organisations éducatives russes prêtes à accepter des étudiants étrangers parmi les candidats sélectionnés lors de la première étape. Approuvées par le ministère, les listes de candidats sélectionnés sont envoyées par Rossotrudnichestvo à l’ambassade de Russie au Gabon pour transmission à l’Agence nationale des bourses d’études du Gabon.
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