Le groupe Sunu a été créé en 1998 par son PDG, Monsieur Pathé Dione, avec d’anciens collaborateurs d’Axa UAP. Le groupe Sunu est présent dans plus de 15 pays d’Afrique subsaharienne, avec près d’une trentaine de sociétés d’assurance et autres sociétés affiliées. Avec un chiffre d’affaires de plus de 200 milliards de F CFA, il se positionne comme leader de l’assurance vie dans la zone Cima. Sachant que le taux de pénétration de l’assurance dans cette zone n’excède pas 1%, la marge de progression est exponentielle. Sunu Assurances Vie Gabon a hérité de l’actif et du passif d’Axa Vie Gabon. À ce titre, la compagnie bénéficie d’une expérience de plus de trente ans. Depuis lors, l’assurance vie peine toutefois à se développer sur le marché gabonais.
Échos de l’Éco : Monsieur Jules Farlane Pieby, comment se justifie ce peu d’adhésion ?
Au Gabon, le marché de l’assurance pèse environ 100 mds de chiffre d’affaires répartis en deux : 80 % IARD* et 20 % Vie. Pour comparer, je citerai la Côte d’Ivoire qui affiche un chiffre d’affaires de quasiment 50/50 entre la vie et l’IARD. La première explication de cette désaffection au Gabon est vraisemblablement d’ordre culturel. Cependant, nous observons une transition, un changement d’attitude, et notons que la génération des années 80/90 est plus encline à souscrire une assurance vie. Contracter une assurance vie consiste à se projeter à 15, 20, voire 30 ans. Au Gabon, les populations n’ont pas toujours eu le réflexe de se projeter à long terme. Par exemple, prévoir notre décès, qui est inéluctable, est culturellement tabou. Aujourd’hui, nous nous engageons à vulgariser et à proposer à nos concitoyens des solutions sur les thématiques à long terme que sont la retraite, le décès et l’éducation des enfants.
De quelle année date l’installation de Sunu Assurances Vie au Gabon ? Depuis votre arrivée, quels ont été les faits marquants ?
La marque Sunu existe au Gabon depuis 2016, mais notre compagnie existe depuis une trentaine d’années et s’appelait UAG Vie Gabon. Jusqu’en 2015, notre démarche commerciale était axée sur le corporate, les entreprises. C’est ainsi que dans nos livres, 80 % de notre chiffre d’affaires était porté par le corporate, et seulement 20 % par le particulier. À partir de ce constat, nous avons mis en place une force de vente composée d’une centaine de commerciaux qui prospectent dans le pays. Depuis, nous avons défini et exécuté un plan stratégique et commercial qui inverse la tendance. Aujourd’hui, c’est-à-dire en cinq ans, nous sommes passés de 20 % à 46 % de notre chiffre d’affaires sur le particulier, ce qui prouve le bien-fondé d’une communication institutionnelle et informative. Nous avons donc plus que doublé le nombre de nos clients particuliers en cinq ans et continuons de contribuer de manière significative à la pénétration de l’assurance vie au sein de nos populations.
Vous venez de lancer le produit Assur’Éducation. En quoi consiste-t-il ?
Jusqu’à récemment, les frais de scolarité, les études supérieures, les bourses, les frais d’hébergement, les transports, etc. étaient très largement supportés par l’État gabonais. J’ai moi-même bénéficié d’une bourse d’études pendant toutes mes années universitaires. Depuis les années 2010, le contexte économique et financier ne permet plus à l’État de supporter intégralement toutes ces charges. Les parents font face à ce nouveau paradigme et avec la solution Assur’Éducation, nous leur proposons de garantir les frais inhérents aux études de leurs enfants. Cette garantie est constituée par la capitalisation de cotisations versées à la compagnie.
Finalement, s’agit-il d’une épargne ? Les banques monnayent les économies de leurs clients. Est-ce votre cas ?
Chez nous, l’épargne est placée et rapporte au minimum 3,5 %/an auxquels s’ajoute une participation aux bénéfices. Au-delà du volet épargne et capitalisation, la solution Assur’Éducation intègre une garantie en cas de décès du parent souscripteur. La garantie en cas de décès permet de sécuriser le projet de financement des études même en cas de décès anticipé du parent souscripteur.
Qu’est ce qui démarque cette assurance des produits existants sur le marché et, de manière générale, qu’est-ce qui différencie Sunu Vie de ses concurrents ?
C’est très simple. Assur‘Éducation intègre une garantie en cas de décès du parent de sorte que, quoi qu’il advienne, le financement des études des enfants est garanti et promis par nos services. Par ailleurs, la covid-19 s’est imposée et nous avons accéléré notre programme de digitalisation groupe nommé Digitass. Une phase pilote est en cours en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le programme sera déployé dans l’ensemble des pays dès 2022. Il s’agit de digitaliser l’ensemble de nos chaînes de valeur et de déployer des outils qui permettent à nos clients de devenir autonomes, de la souscription à la prestation.
le 13 décembre 2021
La Rédaction
SUNU, Assurance, Groupe SUNU
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