Pour de nombreuses femmes dans le monde, la perte dévastatrice d’un partenaire est amplifiée par un combat de longue haleine pour leurs droits fondamentaux et leur dignité. 258 millions de femmes dans le monde sont réduites à des conditions de vie de subsistance.
À cette échelle, les femmes ont moins de chances que les hommes d’avoir accès à des pensions de vieillesse, d’où le dénuement des femmes âgées dès la perte de leur conjoint. Pas de droit successoral, pas de retraite, pas de pension, pas d’accès aux éventuels comptes bancaires… Une femme veuve est particulièrement vulnérable. Bien que les données restent limitées, on estime que sur les 258 millions de veuves dans le monde, une sur dix vit dans une pauvreté extrême. L’absence de données solides et fiables reste l’un des obstacles principaux à l’élaboration de politiques et de programmes d’élimination de la pauvreté, de la violence et de la discrimination dont elles sont victimes. Davantage de recherches et de statistiques ventilées par statut matrimonial, sexe et âge sont nécessaires afin de mieux évaluer l’incidence de leur maltraitance. La Journée internationale des veuves, instituée le 23 juin, est l’occasion de découvrir certains des problèmes qui touchent les veuves dans le monde et ce qu’il faut faire pour sauvegarder et faire progresser leurs droits.
Au niveau du droit international, les droits des veuves sont indirectement garantis par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et par la Convention relative aux droits de l’enfant. Lorsqu’une législation nationale spécifique existe pour protéger leurs droits, la faiblesse du système judiciaire de nombreux États compromet la manière dont ils sont défendus en pratique. Il arrive que la discrimination de la part même des spécialistes des questions judiciaires décourage les veuves qui abandonnent le recours à la justice pour obtenir réparation.
Le Gabon est une nation engagée dans la promotion des droits de la personne et de la justice sociale. Le sujet des veuves et des orphelins est donc au cœur de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba, qu’elle défend depuis sa création en 2010. Dès 2011, un centre dédié baptisé Mbandja est inauguré puis, au fil des années, un service administratif spécial, une cellule d’accueil, un dispositif d’aides et de secours, des campagnes de sensibilisation et d’information, des caravanes de causeries pour faciliter les échanges, des conférences panafricaines, etc. Autant d’actions qui permettent au Gabon de se démarquer en adoptant des politiques visant à protéger les conjoints survivants. Une loi pénale porte sur l’interdiction de la spoliation et des sanctions sévères punissent les acteurs d’actes de violence à l’égard des veuves.
le 10 juillet 2023
Anne-Marie Jobin
Femme, Droits, Journée internationale de la veuve
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