Selon Benchmark Mineral Intelligence, l’Afrique devrait prendre à la Chine le leadership dans l’approvisionnement mondial en graphite d’ici 2026. Le Mozambique et Madagascar, les deux producteurs principaux du continent, bientôt rejoints par la Tanzanie, joueront un rôle essentiel dans l’atteinte de cet objectif.
LE GRAPHITE EN TANZANI
La production tanzanienne de graphite devrait être multipliée par quarante au cours de cette décennie. C’est du moins ce qu’a indiqué mardi 25 avril le cabinet Benchmark Mineral Intelligence dans un nouveau rapport, précisant que 11,4 % de la production mondiale de graphite viendrait ce pays d’ici 2030, contre à peine 0,6 % l’année dernière.
Selon ces prévisions, ce pays d’Afrique de l’Est pourrait même dépasser Madagascar comme deuxième producteur africain de ce matériau essentiel aux batteries des véhicules électriques. Notons que Benchmark s’appuie sur les multiples projets bientôt en production. En effet, depuis deux ans, plusieurs compagnies ont accéléré leurs investissements dans le pays avec d’importantes découvertes, notamment celle de la « plus grande ressource minérale mesurée de graphite au monde », annoncée en février 2022 par l’Australien Black Rock Mining à Mahenge.
Selon la base de données Ecofin Pro, un tiers des projets de graphite en développement sur le continent africain se trouve en Tanzanie. Plus de la moitié des 11 projets identifiés sont économiquement viables et leurs propriétaires, australiens en majorité, travaillent actuellement sur la signature de contrats de vente ou sur l’obtention du financement pour lancer les travaux de construction. Fin mars 2023, le taux d’exécution du chantier de construction de la mine de Walkabout Resources a même dépassé 85 %.
Pour rappel, la production africaine de graphite est actuellement dominée par le Mozambique, suivi de Madagascar. Avec la Tanzanie, ces pays devraient collectivement ravir à la Chine le leadership de la production mondiale de graphite d’ici 2026, toujours selon les prévisions de Benchmark. D’après ce cabinet, l’Afrique représentera 40 % de l’offre mondiale de graphite dans trois ans, contre 35 % pour la Chine (68 % contre 15 % pour l’Afrique en 2021).
LE CUIVRE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
La RDC domine la production de cuivre et cobalt du Suisse Glencore au premier trimestre 2023.
Le géant suisse des matières premières exploite des mines de cuivre en RDC, en Amérique latine et en Australie. Sa production de cobalt provient en revanche essentiellement ce pays d’Afrique centrale. En 2022, il a produit 1,06 million de tonnes de cuivre et 43 800 tonnes de cobalt.
Les mines de Glencore en RDC ont livré 61 800tonnes de cuivre et 9 800 tonnes de cobalt au premier trimestre 2023, respectivement en hausse de 11,15 % et 11,36 % en glissement annuel. C’est l’un des points marquants du rapport d’activités publié le 21 avril par le géant suisse des matières premières qui précise que sa production trimestrielle de cuivre a malgré tout diminué de 5 % par rapport à 2022, pour s’établir à 244 100 tonnes.
L’OR AU SÉNÉGAL
Le Marocain Managem boucle le rachat des actifs du Canadien Iamgold pour 197 millions de dollars.
Groupe quasi centenaire au Maroc, Managem étend son empreinte au reste du continent depuis quelques années. La compagnie minière active dans l’or et le cobalt a annoncé son entrée dans le secteur aurifère ouest-africain en décembre 2022, grâce à une transaction d’environ 300 millions de dollars avec Iamgold.
Au Sénégal, les projets aurifères Boto West, Senala West, Daorala et la mine d’or en construction Boto sont désormais la propriété du groupe minier marocain Managem. Dans un communiqué publié le 26 avril, ce dernier a en effet indiqué avoir finalisé leur rachat ainsi qu’une participation dans le projet Senala avec le Britannique Oriole Resources, auprès du Canadien Iamgold pour la somme de 197 millions de dollars.
« Cette transaction au Sénégal contribue à renforcer notre présence en Afrique de l’Ouest avec un projet en cours de construction qui consolidera à court terme la production d’or de notre groupe. Elle permettra également de confirmer notre positionnement de leader régional dans l’extraction d’or », a commenté Imad Toumi, PDG du Groupe.
Pour rappel, l’acquisition de ces différents projets a été annoncée fin décembre 2022, en même temps que le rachat d’autres actifs aurifères du même vendeur au Mali et en Guinée. La finalisation de ces dernières transactions est attendue pour le troisième trimestre 2023.
LE COTON AU TOGO
Les producteurs de cotongraine de l’Ogou et de l’Anié veulent atteindre 4 800 tonnes pour la campagne 2023–2024.
Bien que les résultats soient encourageants, le coton togolais continue de faire face à des défis. Outre une pluviométrie défavorable récemment, il est confronté à la concurrence grandissante du soja, considéré comme une culture plus rentable et qui attire de plus en plus de producteurs.
Au Togo, la coopérative regroupant les producteurs de cotongraine des préfectures de l’Ogou et de l’Anié (UpCoton Coop-CA Ogou) a présenté il y a quelques jours le bilan de la campagne 2022. Selon ce rapport, les producteurs ont emblavé une superficie de 5 683 hectares pour une production de 3 887 tonnes au cours de la période, soit un rendement moyen de 778 kg/ha.
Avec ce résultat, les deux localités ont concentré environ 7 % de la production cotonnière du pays qui a mis en vente 52 000 tonnes d’or blanc pour la campagne agricole 2022–2023. Elles ont mobilisé 3 746 producteurs, dont 454 femmes, répartis dans 293 groupements agricoles.
Pour le compte de la campagne 2023–2024, la coopérative envisage d’emblaver une superficie de 6 000 hectares pour une production annuelle de 4 800 tonnes, soit un rendement de 1 000 kg/ha.
LA PÊCHE AU SÉNÉGAL
L’exécutif veut entamer les expéditions de produits ostréicoles vers l’UE d’ici 2025.
Au Sénégal, l’Union européenne est actuellement le marché d’exportation le plus lucratif pour les produits halieutiques. Les autorités souhaitent davantage tirer parti de cette destination en diversifiant la gamme de produits expédiés.
Au Sénégal, l’exécutif travaille de concert avec la FAO pour obtenir des agréments de la Commission de l’Union européenne (UE) en vue d’entamer d’ici 2025 les expéditions de produits ostréicoles sur le marché communautaire. C’est ce qu’a révélé Abdoulaye Diouf, directeur des industries de transformation de la pêche, le 27 avril à Dakar, en marge d’une cérémonie liée à la célébration de la Journée nationale de l’huître.
« On ose espérer que d’ici 2025, le Sénégal aura un dossier conforme aux exigences du marché de l’UE. L’huître est un produit halieutique adoré en Europe, d’où la nécessité de réfléchir aux possibilités pour le Sénégal de répondre aux exigences et normes qualité du marché européen », explique le responsable.
Cette démarche, si elle aboutit, devrait contribuer à stimuler la production d’huîtres qui tourne autour de 16 000 tonnes par an actuellement. Selon les autorités, l’initiative devrait en outre permettre d’améliorer les recettes d’exportation de produits halieutiques tirées du marché européen à terme. Celles-ci ont atteint 131 mds de F CFA (220 millions de dollars) en 2019, pour un volume de près de 45 000 tonnes, selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Au Sénégal, la filière huîtres emploie environ 13 000 personnes, dont principalement des femmes. Le pays dispose de 300 000 hectares de mangroves qui constituent des espaces naturels de reproduction pour les huîtres.
le 22 mai 2023
La rédaction
Economie, Afrique, Ressources
Internet en Afrique
27 novembre 2023
L’Airbus A350 arrive en force à Libreville
20 novembre 2023
Interview de Loïc Kapitho, cofondateur et directeur général de Pozi
8 novembre 2023