Selon un rapport de la Banque mondiale, la dette extérieure (publique et privée) des pays africains a atteint le montant colossal de 1 074 mds de dollars. Ce volume reste toutefois fortement concentré au niveau d’une poignée de pays, dont des puissances économiques. Cette dette colossale entraîne par ailleurs des remboursements qui pèsent énormément sur les budgets des États africain.
La dette extérieure, définie par la Banque mondiale (BM) comme la somme de la dette publique et de la dette privée, garanties et non garanties, et de la dette à court terme (délai maximum d’un an), ne cesse de croître au niveau du continent africain pris globalement. À cause des déficits budgétaires abyssaux, surtout au cours de ces trois dernières années, le recours à l’endettement est l’une des solutions adoptées par de nombreux pays africains.
Selon le rapport de la Banque mondiale sur la dette extérieure 2022, à fin 2021, le stock de la dette extérieure totale des pays du continent s’est établi à 1074 mds de dollars, dont 790 mds contractés par les pays d’Afrique subsaharienne et 284 mds par les pays africains de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Ce montant est relativement élevé par rapport au PIB du continent qui tourne autour de 3 000 mds de dollars, mais il demeure très soutenable, même si on note des divergences énormes entre les pays.
Autre signe que l’Afrique est loin d’être surendettée vis-à-vis de l’extérieur, la dette africaine ne représente que 11,55 % du stock de la dette extérieure mondiale (hors pays de l’OCDE) qui s’établit à 9 296 mds de dollars à fin 2021, et seulement 39,75 % de celle de la Chine, seconde puissance économique mondial.
De plus, la dette extérieure africaine est fortement concentrée au niveau d’une poignée de pays. En effet, les 10 pays africains les plus endettés vis-à-vis de l’extérieur cumulent une dette globale de 734 mds de dollars, soit plus de 68,34 % de la dette extérieure totale du continent.
Les 10 pays les plus endettés vis-à-vis de l’extérieur (en milliards de dollars) :
La dette sud-africaine est caractérisée par une prédominance des prêts contractés auprès de prêteurs privés qui représentent 112 mds de dollars (65,88 % de la dette totale), dont 78,22 mds empruntés sur le marché obligataire.
Toutefois, c’est le Mozambique qui présente le ratio le plus élevé de la dette contractée auprès des prêteurs privés par rapport à sa dette totale. En effet, sur une dette globale de 62,82 mds de dollars, 50,78 mds (80,83 %) ont été contractés auprès de créanciers privés qui sont plus coûteux (taux d’intérêt plus élevés) et plus risqués (souvent adossés à des taux variables) que ceux contractés auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.
Le service de la dette pèse fortement sur les budgets des États qui y consacrent des parts de plus en plus importantes de leur budget tandis que les investissements publics bénéficient de moins en moins de ressources.
À titre d’illustration, en 2021, l’Afrique du Sud a consacré un montant global de 25,6 mds de dollars au service de la dette, dont 19,85 mds en principal et 5,85 mds en intérêts. Pour l’Égypte, ce montant s’est établi à 17,2 mds de dollars (13,62 mds en principal et 3,62 mds en intérêts). L’Angola a consacré 11,2 mds de dollars au service de la dette durant la même année.
De même, le remboursement de montants de plus en plus élevés influe sur les réserves en devises des pays africains qui ont souffert cette année avec la flambée des prix sur le marché mondial, causant le gonflement des factures des importations, notamment dans les pays non producteurs d’hydrocarbures. Finalement, sous l’effet combiné de la flambée des prix et du remboursement des dettes, on note une baisse significative des avoirs en devises de la plupart des pays africains, excepté ceux qui bénéficient de la flambée des cours des hydrocarbures.
le 1 mars 2023
La rédaction
Dette extérieure, Banque mondiale, Afrique
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