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Actualité « JE N’AI JAMAIS CESSÉ DE DÉFENDRE ET DE PROMOUVOIR L’ENTREPRENEURIAT, EN PARTICULIER AUPRÈS DES JEUNES ET DES FEMMES »

Cheikh Ahmed Tidiane BA a pris la direction de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Sénégal après avoir dirigé durant plusieurs années la direction générale des impôts et domaines du pays. Avec 350 milliards de F CFA d’actifs détenus, la Caisse des dépôts est, à ce jour, un investisseur institutionnel de premier plan au Sénégal. Ce haut fonctionnaire multiplie les missions au service de l’État, mais n’oublie pas ses passions premières : l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes. 

EE : Dans le cadre de vos prérogatives, vous êtes amené à développer des projets d’intérêt général. Pouvez-vous nous préciser quels sont les secteurs prioritaires cibles et de quelle manière sont investis les fonds détenus ? 

Comme vous le savez, la Caisse des dépôts a pour principale mission d’être un tiers de confiance et détient, à ce titre, des fonds expressément désignés par une loi : par exemple les dépôts entre les mains des notaires (lors des acquisitions d’immeubles notamment) ou encore les consignations judiciaires. Notre objectif est toujours de rechercher l’intersection entre l’intérêt général et la rentabilité, car nous investissons les fonds reçus durant la période de détention. Nos actions étant adossées à des normes prudentielles, nous investissons sur des supports plutôt « stables » et « sûrs » (marchés obligataires, etc.), mais aussi en equity sur des projets porteurs ou stratégiques. Nous disposons à ce jour d’un portefeuille diversifié. En voici quelques exemples : la construction de logements sociaux et la mise à disposition de terrains viabilisés à des prix attractifs, avec notamment un chantier en cours de 150 hectares à Bambilor (30 km de Dakar) ; la santé, avec la construction d’un hôpital de standing à Dakar ; l’énergie, avec la construction d’une usine photovoltaïque à Bokhol dans le département de Dagana (391 km de Dakar) ; la fibre optique, le transport héliporté et, bien sûr, nous sommes actionnaire unique de la compagnie aérienne Air Sénégal fondée en 2016 par l’État sénégalais. 

EE : Cette nouvelle compagnie aérienne a ouvert des lignes pour desservir Paris, mais également Abidjan ou encore Libreville (au Gabon). Quels sont les sous-jacents de ces liaisons ? 

Nous avons choisi d’ouvrir ces couloirs avec nos partenaires ivoiriens et gabonais, tout d’abord car nous savons qu’une grande partie de notre diaspora s’y trouve, aussi est-ce un devoir régalien vis-à-vis d’elle. Ensuite, nous entretenons une amitié de longue date avec ces deux pays frères ainsi que d’excellents rapports commerciaux. Il est vrai que la liaison entre Dakar et Libreville a posé et pose encore quelques difficultés, mais nous sommes en train de trouver des solutions pour y remédier. 

EE : D’après nos enquêtes, vous êtes pressenti pour devenir le futur dirigeant de la Banque nationale de développement économique (BNDE)… 

Vous êtes sûrement mieux informés que moi. Le sujet que vous évoquez pourrait, à ce stade, être qualifié de rumeur. Ces demandes de nomination se font sous le contrôle de la BCEAO et avec l’aval de son conseil d’administration. Je n’ai, à ce jour, reçu aucune information officielle me concernant pour ce poste. 

EE : Vous êtes connu sur le continent africain, mais également en Europe, pour être un grand défenseur de l’entrepreneuriat. Avez-vous mis ces engagements militants au second plan, derrière votre mission au service de la chose publique ? 

Je n’ai jamais cessé de défendre et de promouvoir l’entrepreneuriat, en particulier auprès des jeunes et des femmes. Ainsi, accompagnant l’État dans la mise en œuvre de ses politiques publiques pour la jeunesse, j’ai initié la plateforme CDC-Avenir qui se veut un soutien pour les étudiants vers des métiers d’avenir ou encore vers la création de startups, à travers des bourses d’études ou des subventions. Cette plateforme a également pour vocation de polariser des offres de stage et d’emploi, des informations sur les structures dédiées aux jeunes, sur les sources de financement et d’encadrement des projets, etc. Une sorte de « tout en un » pour les étudiants et les jeunes entrepreneurs. 

EE : Est-ce votre souhait de voir éclore la première « pépite » numérique du continent par le biais de CDC-Avenir ? Visez-vous l’émergence d’une «licorne» sur le sol sénégalais ? 

Cela fait partie de l’un de mes rêves, en effet… et tant que j’aurai le souffle, je m’y emploierai. Aujourd’hui plus que jamais, le devenir de mes jeunes compatriotes sénégalais d’ici ou de la diaspora est primordial à mes yeux. Je continuerai mon combat pour eux et pour tous les jeunes du continent africain. 

le 13 février 2023

Céline Valensi

Entreprenariat, Caisse des dépôts et consignations, Emploi


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