La simple lecture du dossier de presse de Trianon Homes a suscité un vif intérêt de la part de la rédaction. Quoi de plus normal alors que le sujet et l’ensemble des actions, des réactions, des analyses, des ambitions, répondent positivement à l’attente de tout futur propriétaire foncier ? Tout le monde s’accorde à dire qu’actuellement, pour acheter son propre toit, les conditions sont drastiques. Trianon Homes propose un schéma inédit qui entre en adéquation avec les ressources locales et intègre les préoccupations sociales et environnementales. Cette société a prouvé son savoir-faire depuis ses dix ans d’existence : 2012, création de la société ; 2014 première levée de fonds ; 2017, construction du Clos Ambowé ; 2019, livraison du siège de la Setrag ; 2022, livraison de la résidence Loft Park ; et 2023, lancement de la vente sur plan au Gabon. Ces simples révélations ont suffi pour que Les Échos de l’Éco se rapprochent de l’intéressé dans le but de lui poser quelques questions complémentaires.
Biographie de Monsieur Folly Koussawo, directeur général de Trianon Homes
Folly Koussawo est marié et a deux enfants. Diplômé de l’école supérieure de commerce IPAG Paris et titulaire d’un DESS à l’université Panthéon Sorbonne, Folly Koussawo fait ses marques en audit financier chez Grant Thornton avant de se trouver une passion pour la promotion immobilière. Très vite, il rejoint le groupe immobilier Kaufman & Broad où il restera pendant 13 ans et dont il deviendra le directeur de programmes immobiliers d’Île-deFrance pendant 7 ans.
En 2012, Folly Koussawo crée Trianon BTP où il est rejoint par Seydou Beye, son directeur technique. Ensemble, ils font de Trianon un acteur majeur du BTP au Gabon en moins de 10 ans.
EE : À la lecture de vos réalisations, il nous semble comprendre que vos analyses vous amènent à tourner une partie de votre activité vers la promotion immobilière. Quel est votre manifeste ?
Nous considérons qu’il est temps de créer des projets adaptés aux modes de vie africains. Les villes africaines se transforment, concentrant une population cosmopolite, moderne et attirée par la croissance d’un continent qui se réinvente chaque jour davantage. Cette attractivité est un défi majeur pour les décideurs qui doivent faire face à une pression urbaine inédite, car d’ici 2050, la taille des villes africaines aura doublé (par rapport à 2020). Aussi, nos villes nécessiteront davantage d’infrastructures, de bâtiments à usage commercial, administratif ou résidentiel, à même de répondre aux standards les plus élevés et aux aspirations des communautés urbaines qui contribuent à bâtir l’Afrique de demain. Chez Trianon Homes, nous avons fait de ces aspirations le pilier de notre engagement de promoteur constructeur afin de mettre notre expertise au service des communautés exigeantes qui font bouger l’Afrique. Au défi démographique et urbain répond l’ingéniosité de nos architectes, l’expertise de nos ingénieurs et tout le savoir-faire de nos équipes de construction qui mettent leur talent au service de l’inexorable transformation de nos villes africaines.
EE : En 10 ans, vous avez réalisé 80 projets, construit 72 000 m² de surface plancher pour un total de 21 mds de F CFA de chiffre d’affaires cumulé et créé 2 400 emplois ! Votre ambition est clairement affichée : vous voulez permettre à vos concitoyens de devenir propriétaires et leur en donner les moyens. Quelles sont vos propositions, à quelle tranche de la société s’adressent-elles ?
Nous présentons une large gamme de produits, de différentes strates et chacune d’elle s’adresse à une niche de clientèle potentielle.
EE : Sur le plan financier, travaillez-vous avec des banques ? Lesquelles ? Les taux sont-ils négociés ? Quelles sont les garanties ?
La VEFA – vente en état futur d’achèvement – est l’achat d’un bien immobilier sur plan. Elle est pratiquée en Europe et remporte un vif succès du fait des avantages et des garanties qu’elle présente. En effet, lorsque vous réservez votre futur logement, vous ne versez les fonds ni chez le promoteur ni chez le constructeur, mais chez le notaire qui place vos finances sur un compte séquestre. La deuxième étape consiste à visiter la maison ou l’appartement-témoin et signer auprès de votre notaire un acte authentique de propriété foncière. Cet acte est accompagné d’une garantie financière d’achèvement de la part du promoteur. D’ores et déjà, à ce stade, avant tout, l’acheteur est garanti. Ces trois portes de sécurité sont indispensables pour faire construire et acheter en toute sérénité. C’est à compter de ce moment qu’une partie des financements sont débloqués et envoyés au promoteur au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Résidence Loft Park – Villa Léo – Ambowé
Le financement
Trianon Homes construit en s’appuyant sur deux axes financiers. Le premier repose sur l’augmentation des fonds propres de Trianon via une levée de fonds en cours auprès du fonds Investisseurs et Partenaires : IETP (https:// www.ietp.com). Il est à noter que ce fonds est déjà au capital de Trianon avec 30 % de participation. Le second repose sur les fonds de l’acquéreur : à la signature de l’acte authentique chez le notaire, l’acquéreur devient propriétaire du foncier et verse les fonds de réservation (10 %), les fonds d’engagements (10 %) plus 15 % le jour de l’acte, soit un total de 35 % du montant de l’acquisition. Trianon fait ensuite des appels de fonds auprès de la banque ou de l’acquéreur en fonction de l’avancement des constructions.
EE : Travaillez-vous avec des banques ?
Oui, bien entendu. Aujourd’hui, nous sommes en discussion avancée avec plusieurs établissements de la place, Orabank et UBA. Nous entamons également les échanges avec BGFI et Bicig. Les sujets récurrents concernent la durée des crédits qui sont actuellement trop courts (6 à 7 ans). Nous souhaiterions les amener à au moins quinze années. Le problème vient du fait que dans la zone Cemac, nous n’avons pas de refinancement du crédit hypothécaire. Or, c’est ce procédé qui permet aux banques d’accorder des financements à plus long terme. Les taux d’emprunt de la zone Cemac sont effectivement très élevés (de 12 à 15 % environ) alors qu’en Côte d’Ivoire par exemple, nous parvenons à emprunter à 7 %, ce qui change tout. C’est un problème de fond qui constitue un frein à la croissance de l’immobilier et in fine à la croissance économique globale. Je profite de cette tribune pour plaider auprès des pouvoirs publics : Gabon a des désavantages compétitifs sur le marché immobilier qui pourraient être résorbés facilement. Permettez-moi de résumer les trois principaux. En premier lieu, la TVA applicable sur les taux d’intérêt des prêts immobiliers : elle augmente le coût du prêt et limite l’accès aux prêts immobiliers pour les futurs propriétaires. En second lieu, les droits d’enregistrement sont à 8 % pour la promotion immobilière : ils pourraient être réduits pour contenir le prix final. À titre d’exemple, les frais de notaire sur le neuf en France sont réduits à 2,5 %. Enfin, l’absence de financement du crédit hypothécaire permettrait d’allonger la durée des prêts, donc de réduire fortement les mensualités des acquéreurs, offrant ainsi à un plus grand nombre de foyers gabonais la possibilité d’accéder à la propriété et d’être financés par les banques.
Il est impératif de mettre en place un système de refinancement des crédits longs à l’échelle nationale. En Afrique de l’Ouest, les acquéreurs parviennent à obtenir des crédits sur 20 ans et cela grâce à la CRRH (Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’UEMOA). Cette caisse a été créée en 2010 avec un capital initial de 3,4 mds de F CFA avec, dans un premier temps, l’implication de 29 banques. Elle en compte aujourd’hui 55.
L’ensemble des banques régionales sont actionnaires de la CRRH (environ 1 %) à hauteur de 100 à 200 millions. Les institutions financières complètent le capital : la BOAD pour 17 %, la SFI pour 14 % et BIDC et Shelter Afrique pour environ 5 % du capital. La mission de la CRRH est simple : le refinancement des prêts immobiliers octroyés au profit des banques agréées et actionnaires.
La caisse de refinancement hypothécaire pourra ensuite mobiliser des ressources longues sur le marché obligataire. Les grands bailleurs de fonds, BDEAC et BAD, AFD, sont disposés à mettre en place des prêts à conditions préférentielles, « concessionnelles », orientés vers le financement des logements sociaux. Il existe donc des solutions et notre plaidoyer consiste à mettre notre expertise au service de tous. C’est ce procédé qui offre l’opportunité aux acheteurs de bénéficier d’un crédit à plus long terme. Nous reviendrons sur ce sujet dans vos prochaines éditions.
EE : Travaillez-vous avec la SNI ou un autre organisme gouvernemental ?
Non, nous ne collaborons pas avec la SNI pour l’instant, mais nous sommes ouverts à toute éventualité parce que la SNI est le bailleur social du Gabon et qu’elle dispose de nombreux fonciers disponibles. Cependant, nous travaillons avec les pouvoirs publics puisque notre essence est d’acquérir du foncier. Aujourd’hui, nous l’achetons à des particuliers, des institutions, des SCI, et c’est ainsi que nous sommes en mesure de développer nos projets. Nous sommes à l’écoute de toute opportunité, sachant que le foncier est la matière première d’un projet immobilier. Pour qu’il soit viable, sa valeur doit représenter au maximum 10 à 15 % du projet final.
EE : Pensez-vous construire des lotissements ? Des maisons individuelles ? Des appartements ?
La période et les opportunités nous orientent plus particulièrement sur la villa individuelle. Les projets sur lesquels nous travaillons en ce moment sont situés à Ambowé, avec des maisons individuelles plutôt haut de gamme, à Glass également avec un immeuble collectif d’une vingtaine d’appartements destinés à un profil d’investisseurs plutôt réservés à l’usage locatif. À Okala, nous avançons sur la construction d’une centaine de maisons destinées à la classe moyenne. Elles seront à la vente, ouvertes par tranche de 30 maisons.
Résidence Loft Park-Villa Nina – Ambowé
EE : Vos logements peuvent-ils être qualifiés de durables et écologiques ? Êtes-vous certifiés ISO ?
Nous sommes très sensibles à la question de la durabilité des logements. Dans notre vision, nous considérons qu’il est de notre devoir de nous préoccuper des phénomènes climatiques. Le secteur de la construction utilise 40 % des matières premières et de l’énergie produites à l’échelle mondiale (données Onu Habitat). Dans la pratique nous avons mis en place quelques éléments simples qui concrétisent notre vision. L’implantation de nos bâtiments sur le terrain est étudiée afin de minimiser l’ensoleillement direct sur les baies et si nous y sommes contraints, des systèmes de brise-soleil ou de casquettes au-dessus des baies sont très efficaces pour éviter de créer des logements qui emmagasinent la chaleur. Dans le même objectif, nous ventilons systématiquement les combles. Nous travaillons avec des briques de terre compressée qui sont une alternative extrêmement intéressante sur le plan thermique, avec une empreinte carbone bien plus faible. À moyen terme, nous envisageons de remplacer les couvertures en tôles, qui sont une aberration sur le plan énergétique, par des tuiles béton par exemple. Pour les dalles béton, nous réfléchissons à une isolation statique à base de matériaux de récupération. Enfin, quelles que soient les options, nous privilégions l’utilisation de matériaux locaux lorsque la production locale existe. À terme, la production de produits de finition en local est un enjeu majeur (carrelage, colle carrelage, sanitaires, etc.) d’autant plus qu’il s’agit d’industries relativement simples.
EE : Quelles actions RSE menez-vous ? De combien de collaborateurs se compose votre équipe ?
Une soixantaine de personnes sont à pied d’œuvre, en interne et dans différents domaines. Les équipes d’encadrement sont managées par des ingénieurs. 85 % de nos collaborateurs sont gabonais. Sur les chantiers, en comptant les aides extérieures, nous sommes environ 200 personnes. Concernant la mixité, il est vrai que nous pouvons encore fournir des efforts sur la féminisation de nos équipes terrain. Néanmoins, 35 % des équipes du siège sont des femmes.
EE : Quelles sont vos perspectives de développement pour la prochaine décennie ?
Nos perspectives consistent à consolider nos acquis, notamment au Gabon, à développer notre antenne d’Abidjan en Côte d’Ivoire, à ouvrir et à structurer notre antenne au Sénégal.
Domaine d'Okala-3D Villa Madiba-Okala
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La rédaction
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