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Actualité FOBERD GABON, UN ACTEUR DE L’INDUSTRIALISATION ET DE LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE

Le groupe Foberd est un ensemble d'entreprises exerçant dans l'industrie et les services afférents. Dans ce domaine, il est l'un des principaux pourvoyeurs de marchandises et de produits vendus par réseau de distribution. Au Gabon, il convient de rappeler que Foberd constitue l'un des poumons essentiels de l'activité économique du pays. Il est présent par le biais des différentes sociétés qui le forment, actives dans plusieurs secteurs économiques. Comme vous le savez, The Coca-Cola Company a annoncé récemment son partenariat avec le groupe Foberd Gabon pour l'embouteillage de ses boissons gazeuses : Coca-cola, Sprite, Fanta et Schweppes. Cette activité sera assurée par la société Sofavin à compter du 1er juillet. Nous y reviendrons.

PARCOURS MONSIEUR HERBELAND MAYOMBO

Diplômé de l’Institut supérieur des sciences économiques et commerciales et titulaire d’un master 2 en gestion des ressources humaines, Herbeland MAYOMBO intègre le groupe Foberd Gabon en 2015 au poste d’assistant des ressources humaines, en 2017 il va à Sogamatec, une entité du groupe comme Responsable ressources humaines avant de revenir en 2018 au sein de Foberd en qualité de Chef de Groupe Ressources Humaines. En 2020, il entre aux Aciéries du Gabon toujours en qualité de Chef de Groupe Ressources Humaines, en 2021 il fait ses débuts dans la gestion de certains projets du Groupe, puis intègre la Direction Générale en 2022, en qualité d’assistant administratif auprès du Directeur Général du groupe Foberd. Herbeland MAYOMBO, 36 ans, est à présent conseiller stratégique du Directeur Général du groupe Foberd Gabon. Il accompagne le DG dans la conduite des projets présentés et ceux à venir. Il représente également la société auprès des administrations publiques.

...Siège et show room du Groupe Foberd Gabon à Oloumi

EE : Il y a 23 ans, lorsque le groupe Foberd s'est installé au Gabon pour y créer des sociétés de droit gabonais, quels ont été vos premiers investissements ?

Nous avons d’abord investi dans l’import et la distribution des matériaux de construction qui connaissaient déjà une forte demande à l’époque. En 2005, nous avons franchi un cap avec notre première industrie baptisée Sogamatec (Société gabonaise de matériaux de construction) basée à Owendo. Sogamatec emploie 135 personnes et produit des matériaux en polyéthylène, des tôles, des pointes, des fils d’attache, des sachets biodégradables, des sceaux plastiques, des produits injectés et extrudés comme des gaines d’électricité et des tuyaux en PVC de grand diamètre. Nous sommes aujourd’hui les seuls au Gabon à fabriquer les PVC de plus de 350 mm de diamètre réservés aux professionnels du BTP. L’ensemble de la production de Sogamatec est destiné au marché national et les processus de fabrication respectent les normes en vigueur.

...Sogamatec

L'industrie sidérurgique est installée à Nkok et baptisée « Les aciéries du Gabon ». Quelle surface occupe-t-elle ? Combien de tonnes de produits ferreux produit-elle chaque année ? En pourcentage, à qui cette production est-elle vendue (à l’exportation et à l’intérieur du pays) et à quelles fins ?

L’usine des Aciéries du Gabon s’étend sur une superficie de neuf hectares et compte 220 emplois directs. Nous avons une capacité de production de 70 000 tonnes/an de barres à verrous pour l’armature de béton, 10 000 tonnes/ an de tubes acier soudés et 1 000 tonnes/an de tôles acier. Ces productions sont destinées essentiellement au marché national et à l’export. Les produits des Aciéries du Gabon sont certifiés conformément aux normes de fabrication exigées par l’Aganor. L’usine est également certifiée Standards Quality Management System QMS ISO-9001-2015, Environnement Management System EMS ISO 14001-2015 et Occupational Health and Safety ISO 45001 pour son système de management.

...Les aciéries du Gabon

Nous ne savons pas grand-chose de l'unité de production de gaz industriel et médical, elle aussi installée au sein de la zone de Nkok. Merci de nous en dévoiler le fonctionnement et les résultats.

C’est en 2016 que nous avons commencé nos activités dans ce secteur. Depuis, nous produisons de l’oxygène industriel et médical, de l’acétylène industriel, de l’azote, de l’argon et d’autres gaz comme le propane. Pendant la pandémie de covid-19, nous sommes restés très actifs, notamment pour l’approvisionnement de l’oxygène médicinal dans les différentes structures médicales du pays, ce qui a évité certaines ruptures et permis la prise en charge rapide des personnes malades dans les salles de réanimation. En dehors de ce marché, nous servons de l’azote aux usines alimentaires et du gaz aux industries pétrolières de Port-Gentil et minières de Franceville. Notre service commercial à Port-Gentil détient un portefeuille de clients demandeurs de cette matière, notamment les chaudronniers.

Le groupe Foberd Gabon s’est également lancé dans la logistique de transport. Qu’avez-vous à dire au sujet de cette activité ?

Dans le but de renforcer les activités des différentes entreprises du Groupe et de répondre aux besoins logistiques sur le marché, nous avons créé en 2012 la Sotrasgab dans le domaine de la logistique portuaire, à savoir l’acconage, le transit, la consignation, la manutention, l’entreposage et le transport. Pour mener à bien ses activités, cette entreprise dispose de deux sites d’une superficie globale de près de 5 hectares dans la commune d’Owendo.

 

Le groupe Foberd a investi plus de 7 milliards de F CFA dans votre minoterie installée dans la zone d’Owendo. Sachant que vous êtes deux industriels à fournir de la farine et que les besoins estimés du pays se situent entre 110 et 120 000 tonnes/an, est-ce suffisant ? Quelle part du marché gérez-vous ?

Le Complexe agro-industriel du Gabon (CAIG) génère environ 20 % des besoins en farine et le Gabon est autosuffisant en termes de consommation nationale. Cependant, une problématique qui touche le monde entier aujourd’hui doit être prise en compte : la flambée des cours et l’approvisionnement en blé. Nous en ressentons les prémices depuis l’an dernier à cause de l’augmentation significative du prix d’achat de la matière première. À ce problème conjoncturel s’ajoutent la guerre en Ukraine et ses conséquences directes sur les approvisionnements et la logistique.

Dans cette même unité, vous embouteillez des boissons et fournissez des denrées alimentaires. En quelle quantité ? Ces produits sont-ils, tout ou partie, exportés ?

Effectivement, nous produisons des produits alimentaires tels que des biscuits, 90 tonnes/mois, de la pâte à tartiner, 120 tonnes/mois, de la mayonnaise, 400 tonnes/ mois, et bientôt de la margarine cristallisée. La capacité de cette nouvelle unité, une fois opérationnelle, sera de 300 tonnes/mois.Notre réseau de distribution est disséminé dans de nombreux points de Libreville et dans toutes les provinces. Mais nous vendons également aux grands groupes et enseignes de distribution, notamment Carrefour, Cecagadis, Casino. Non loin de cette usine, nous produisons également des boissons au sein d’une société appelée Sofavin Gabon. Cette usine industrielle répond aux normes internationales. Elle est équipée de matériels ultramodernes de dernière génération. Elle nous permet d’approvisionner le marché domestique gabonais et les marchés de la sous-région. Nous y produisons des vins issus de fermentation, travaillés de différentes façons pour les sélectionner avant de les embouteiller dans des conditionnements variés : en tétrapack, en verre ou dans des dames-jeannes. Par ailleurs, et dans la même entité, nous sommes producteurs et dépositaires de la marque de jus fruits Fruitas, vendus en tétrapack. Nous fabriquons également des jus gazeux, des sodas sous la marque allemande Sinalco. Notre capacité est de 16 000 bouteilles de 50 cl/h, soit 8 000 litres/h, et la capacité de production va doubler dans les mois à venir avec l’extension du site de production.

…Sofavin

Vous avez investi depuis peu dans le traitement des déchets pour répondre à une demande importante et pressante. De quoi s’agit-il ? De quels déchets ? Avec qui travaillez-vous ?

Cette unité de traitement des déchets utilise deux processus : le premier consiste à traiter les eaux usées que nous collectons chez les industriels, chez les garagistes, au port dans les bateaux. Le second concerne les huiles usées. Nous les traitons et obtenons des viscosités différentes répondant aux besoins de certaines usines. Nous fournissons ces lubrifiants recyclés notamment dans la zone économique spéciale de Nkok, aux industries sidérurgiques et du bois qui les utilisent pour leurs tours et chaudières. Nous possédons et nous gérons également un incinérateur d’une capacité de 1/2 tonne/h. Il nous permet d’incinérer les déchets industriels et médicaux. Cette installation très moderne a été créée en juillet 2015 dans le strict respect des normes environnementales et le lancement de ses activités est prévu avant la fin de cette année 2022. Nos principaux clients sont les pétroliers (Perenco, TotalEnergies), et les miniers, dont Comilog. Les produits que nous incinérerons sont des boues, des terres souillées par des carburants ou autres, des chiffons, tous imprégnés de matières toxiques qui ne peuvent qu’être incinérées afin d’en être complètement débarrassés. Nous travaillons également avec la DGCC et l’Agasa pour l’incinération des produits défectueux saisis par ces administrations. Le groupe Foberd est particulièrement attaché au respect des normes environnementales en vigueur. C’est la raison pour laquelle nous suivons ces produits dangereux pour la planète du début jusqu’à la fin, en employant un processus complet. À cet effet, nous travaillons sur un investissement important dédié à une zone de stockage de produits inertes. C’est la solution pour prétendre répondre à une traçabilité sans faille. Les déchets incinérés sont stockés et conservés selon la durée exigée par le Code de l’environnement. C’est la méthode que nous nous imposons pour rassurer les industriels qui nous témoignent leur confiance.

...GIM Gabon

En termes de normalisation, vous vous êtes rapprochés de l’Aganor et préparez votre certification ISO. Où en êtes-vous de ces référencements et de ces reconnaissances ?

L’ensemble de nos unités de production travaille en étroite collaboration avec l’Aganor. Non seulement nous avons acheté toutes les normes disponibles encadrant la fabrication des différents produits, mais nous les respectons aussi scrupuleusement. Nous sommes référencés ISO pour les Aciéries du Gabon, pour le complexe agro-industriel et Sofavin. Le renouvèlement de ces certificats ISO pour l’ensemble de nos structures est en cours, ce qui est un long processus il faut le dire. La démarche de certification pour Gabon environnement service est à l’étude depuis 18 mois et nous pensons l’obtenir sous peu.

Pour l’ensemble de vos productions, vous appuyez-vous sur des distributeurs locaux ou votre production alimente-t-elle principalement les centres de distributions du Groupe de la sous-région de la Cemac et de la Cedeao ?

Pour l’ensemble de nos productions, nous nous appuyons sur les grands distributeurs locaux installés dans toutes les provinces du pays et à Libreville. Nous distribuons également dans nos agences Foberd. Aussi, grâce à un travail de fond réalisé avec le ministère du Commerce, 51 produits industriels du groupe Foberd ont été agréés par le CEAC (Cadre d’échanges et d’acquisition des compétences). Cette signature nous confère le droit, en toute quiétude, de distribuer ces produits dans la zone Cemac et CEEAC, parce que cet agrément correspond à une expertise de haut niveau qui prouve la valeur ajoutée nos produits.

Qu’attend de la Zlecaf un industriel de la taille du groupe Foberd ?

C’est très important pour nous, industriels, d’exporter sur l’ensemble du continent en conformité avec les lois et les accords enregistrés dans le cadre de la zone de libre-échange. Pour ce faire, c’est à nous de nous battre pour optimiser le coût de production afin d’être compétitifs sur le plan international. Mais le coût n’est pas la seule exigence. La qualité et les certifications des différents produits usinés et issus de nos industries sont des aspects primordiaux pour prétendre entrer dans ces marchés. Nous remplissons toutes les cases et sommes opérationnels pour étendre notre surface de commercialisation.

Dans vos quatre activités principales dont nous venons de préciser les contours, quel est l’effectif global ? Quel est le pourcentage de Gabonais qui travaillent pour le groupe Foberd ?

Notre effectif est composé de 1 600 personnes dont 75 à 80 % sont des Gabonais. Concernant le recrutement, nous avons signé avec l’ONE qui nous propose des profils correspondant aux emplois à pourvoir. Toujours avec l’ONE, nous travaillons à l’élaboration d’un contrat de formation afin d’employer 90 jeunes, à travers différents mécanismes. Selon leurs profils, ils intégreront nos filières en stage ou en apprentissage. Ce programme sera financé par notre groupe Foberd.

Sur le plan des recrutements industriels, nous collaborons avec le centre de formation professionnelle de Nkok avec qui nous avons signé un accord de partenariat. Les apprenants sont en formation alternée et notre objectif, à terme, est de créer une émulation entre les collaborateurs certifiés et les jeunes intégrant nos unités. Avec l’Institut de technologies d’Owendo, nous envisageons également un accord qui consiste à prendre en stage, pendant leurs études, de jeunes étudiants pour qu’ils intègrent nos unités de production dans le but de faciliter leur insertion professionnelle dans le monde du travail. En parallèle et dans le même objectif d’insertion professionnelle, nous entendons également signer un partenariat avec l’université des sciences et techniques de Masuku (USTM) dans le Haut-Ogooué.

Quel est votre plan RSE ?

En tant qu’entreprise citoyenne, le groupe Foberd Gabon s’engage pour l’employabilité des jeunes par la formation et la promotion des compétences gabonaises. Dans le cadre de la responsabilité sociétale de l’entreprise, et conformément à l’article 128 du Code du travail, le groupe Foberd Gabon s’engage à mettre à la disposition de l’ONE une enveloppe de plusieurs millions de nos francs pour financer la formation de 14 jeunes compatriotes à la station d’aquaculture de Lambaréné sous la tutelle de la Direction générale des pêches et de l’aquaculture.

Enfin, Monsieur Mayombo, quel bilan dressez-vous aujourd’hui ? Quels sont vos projets, vos perspectives ?

Nous sortons d’une période très difficile et la pandémie de covid-19 a eu un impact considérable sur nos activités. Nous sommes passés par la cessation de certaines de nos activités qui a entraîné un chômage technique partiel tandis qu’une partie de notre personnel travaillait à distance. Cependant, et malgré nos difficultés, nous n’avons pas procédé à une vague de licenciement. Nous avons soutenu des collaborateurs qui ont subi ce fléau. Concernant nos perspectives, il s’agit pour nous de retrouver le niveau de rendement initial d’avant crise, donc de maintenir le niveau de nos activités et de les faire croître.

D’importants projets sont déjà en cours de réalisation. Il s’agit, dans la zone de Nkok, de créer une ligne de production de carton d’emballage à usage industriel ou domestique. Citons également la création d’une usine de fabrication d’appareils électroménagers : congélateurs, gazinières, machine à laver, etc. A priori, avant la fin de cette année, nous serons en mesure de répondre aux besoins du marché gabonais pour ces produits. Une grande partie d'entre eux sera destinée à l’export.

Pour conclure, permettez-moi d’exprimer notre fierté de contribuer à l’industrialxisation et à la diversification économique du Gabon. Nous considérons que le groupe Foberd Gabon est un acteur du développement et de la promotion du savoir-faire industriel gabonais, le Made in Gabon.

 

le 20 juin 2022

Anne-Marie Jobin

Groupe Foberd, Industrie, Economie


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