L’Autorité de régulation des transports ferroviaires, ou ARTF, est une autorité administrative indépendante créée par l’ordonnance n°017/PR/2010 du 25 février 2010 portant création, organisation, attribution et fonctionnement de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires, ratifiée par la loi n°027/PR/2010 du 27 juillet 2010.
L ’ARTF concourt au développement du secteur public ferroviaire. Elle a pour mission principale « la régulation du chemin de fer gabonais ». On entend par régulation les missions de contrôle, de conseil et d’arbitrage. Le Transgabonais, chemin de fer du Gabon, dont le premier tronçon fut mis en service en 1978, est composé d’une unique ligne de 669 km reliant le port minéralier d’Owendo de Libreville à Franceville. Privatisé en 1999, il est laissé depuis 2003 en concession à la société Setrag, filiale de Comilog du groupe Eramet.
Depuis le 6 mai 2021, l’ARTF s’est dotée d’un nouveau mode de gouvernance qui, conformément aux instructions des plus hautes autorités et dans le respect du PAT pour le secteur ferroviaire, applique un plan de restructuration profond dans le domaine juridique et réglementaire. Le secteur ferroviaire porte un pourcentage assez élevé (près de 52 %) du PIB gabonais. En conséquence, le gouvernement gabonais, en collaboration avec Setrag et Comilog, a mis en place le projet PRN « Programme de remise à niveau » pour supporter cette croissance économique. Le Transgabonais revêt une importance capitale et hautement stratégique pour le développement socio-économique et industriel du Gabon. En effet, il véhicule principalement les produits miniers qui représentent à eux seuls plus de 47 % du PIB auxquels s’ajoutent le fret marchandise, le transport forestier, celui des hydrocarbures, et enfin le transport des populations entre Libreville et l’intérieur du pays. L’essentiel de la politique de ces réformes vise des objectifs directs : réduire les coûts opérationnels d’exploitation de la Setrag, améliorer la fiabilité et la disponibilité du transport, permettre un accès équitable à tous les utilisateurs, restaurer la capacité de la voie afin d’augmenter la capacité des sillons, et ainsi la capacité de transport, afin de permettre aux populations un voyage plus sûr et confortable grâce au projet d’assistance aux voyageurs (PAV).
Le PRN a pour objet la réhabilitation en profondeur du Transgabonais. Cette dernière nécessite notamment le solutionnement de la problématique de 44 zones instables ; la construction et la réhabilitation des gares ; le remplacement des traverses en bois par des traverses bibloc ; le remplacement des rails 50 kg par des rails 60 kg ; la modernisation des outils de contrôle ; et enfin l’acquisition de nouveaux matériels roulant.
Le PRN est un exemple de coopération en matière de financement international entre l’État gabonais, la société Setrag, l’AFD et SFI Proparco dans l’accompagnement et le soutien des opérateurs privés pour les chantiers de modernisation et la dynamisation de l’économie gabonaise.
En décembre 2021, l’ARTF se dote de l’expertise de l’UIC (Union internationale des chemins de fer) et de l’UAC (Union africaine des chemins de fer). Cette nouvelle collaboration entend inscrire l’infrastructure du Transgabonais au cœur des ambitions économiques du pays, portées par l’intérêt stratégique et énergétique que constitue la voie ferrée. À l’issue de multiples échanges, les observations portent sur la problématique d'augmentation des embranchements. Ces derniers constituent un défi majeur pour l’Institution et contribuent à la politique de la diversification de l’économie. Dans une autre perspective, il s’agit aussi de développer le choix offert aux voyageurs et de dynamiser ainsi la destination touristique Gabon. C’est la raison pour laquelle le développement du chemin de fer doit intégrer en premier lieu le principe de mobilité et de développement durable des régions par l’amélioration des services. Par cette union avec l’UIC et l’UAC, l’ARTF se donne les moyens d’augmenter l’impact du ferroviaire avec pour ambition de dynamiser et optimiser les capacités techniques des agents afin d’acquérir des connaissances fondamentales à l’exercice du contrôle de l’audit de la voie ferrée, des installations ferroviaires, de la modernisation du matériel roulant et de la sécurité du trafic.
L’ARTF salue également l’entrée de l’État, du fonds Meridiam, à hauteur de 40 % au capital de Setrag. Cet apport se traduit par un programme de modernisation, de rénovation et de mise à niveau de l’infrastructure. Il permet d’accélérer le rythme des développements du Transgabonais. À ce titre, les équipes de l’ARTF sont déterminées à mener à bien leur mission et à suivre les différents projets innovants inscrits au programme du PAT 2021–2023.
La pandémie de covid-19 a ralenti quelque peu le processus. Par le biais du dernier conseil de régulation, les administrateurs de l’ARTF ont donné mandat à la nouvelle équipe dirigeante de poursuivre et d’amplifier les réformes déjà engagées, tant au sein de l’ARTF que dans ses relations avec les opérateurs ferroviaires, et d’accélérer les travaux du PRN, les études relatives à la construction d’une seconde voie, les possibilités d’ouvrir des embranchements afin d’acheminer de nouveaux minerais, conformément à la vision des plus hautes autorités dans ce secteur de forte croissance. Sans oublier la volonté de favoriser le développement socioculturel des populations qui vivent le long du chemin de fer et doivent bénéficier de l’impact de ce programme (PRN) par l’augmentation des emplois, l’amélioration des conditions de vie et une politique de développement durable liée à la RSE.
Au travers de ce panorama, vous devinez que les Échos de l’Éco souhaitent développer plus en profondeur l’actualité de l’ARTF, mais aussi l’ambition de l’État gabonais de moderniser le secteur ferroviaire et de l’ouvrir aux partenariats public-privé. Ce sera chose faite dès la rentrée. Rendez-vous en septembre 2022.
le 16 juin 2022
la rédaction
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